2022 04 07/

* Voir sur Luc-Michel-TV :
LA RUSSOSPHERE PERTURBE L’OCCIDENT : LUC MICHEL RÉPOND AU PENTAGONE ET À JEUNE AFRIQUE !
Sur https://vk.com/video-212479941_456239017?list=24e619e96996ab35d0

* Centrafrique – Donbass – Syrie – Libye :
Pourquoi les Réseaux Sorös (aux USA et à Paris), la presse françafricaine et le Ministre Le Drian organisent manipulations et médiamensonges sur l’action de la Russie de Poutine ?
* « Groupe Wagner » :
Mythes et réalité des firmes de sécurité russes, légende et répression occidentale contre Evgueni PRIGOZHINE, ami de POUTINE !
* Russosphère :
Comment Luc MICHEL, qualifié de « méchant sorti des films de James Bond » (sic) et ses réseaux en Afrique et en Eurasie sont directement visés par cette campagne ?
* Réinformation sur les faits, les réseaux occidentaux, les hommes et leurs commanditaires !

« DUEL ENTRE LE DRIAN ET PRIGOJINE : JUSQU’OU IRA LA NOUVELLE GUERRE FROIDE EN AFRIQUE ? »
(Jeune Afrique)

« Initiées par la diplomatie française et Jean-Yves Le Drian, les sanctions de l’Union européenne contre le groupe Wagner et plusieurs personnalités liées à son financier présumé, Evgueni Prigojine, relancent le bras de fer entre la France et la Russie. De Bruxelles à Moscou, en passant par Bangui et Bamako, décryptage d’un affrontement. »

LA MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES CENTRAFRICAINE, SYLVIE BAÏPO-TEMON, REPOND AUX QUESTIONS DE « JEUNE AFRIQUE » :
« CENTRAFRIQUE : « LE CONFLIT ENTRE LA FRANCE ET LA RUSSIE NE NOUS REGARDE PAS »
(11 juin 2021)

« Alors que la France a officialisé la suspension d’une partie de son aide à la Centrafrique, le fossé se creuse entre Paris et Bangui, qui a misé sur un rapprochement avec la Russie. Cette situation est-elle irrémédiable ?
La rumeur s’amplifiait ces dernières semaines. L’annonce est désormais officielle : le ministère des Armées français a annoncé, ce 9 juin, que Paris allait suspendre son aide et sa coopération militaires avec la Centrafrique, « en raison des campagnes de désinformation visant des représentants français ». Le ministère a précisé que la France avait supprimé 10 millions d’euros d’aide budgétaire et stoppé toute coopération militaire directe.

Cette sanction, pour le moment temporaire, s’inscrit dans un contexte de tensions entre Bangui et Paris, qui s’alarme depuis des mois de l’influence grandissante de la Russie sur le gouvernement centrafricain. La décision a été prise alors que le Premier ministre, Firmin Ngrebada, revenait d’une visite au forum économique de Saint-Pétersbourg, au retour de laquelle il a d’ailleurs été accueilli à l’aéroport de Bangui par Dmitriy Sytyi, un citoyen russe bien connu des Centrafricains et lié à la société de sécurité privée Wagner.

Bangui a-t-elle définitivement choisi Moscou au détriment de Paris ? Quelle est la position du gouvernement sur la présence de mercenaires sur son sol ? La ministre des Affaires étrangères centrafricaine, Sylvie Baïpo-Temon, répond à nos questions.

* Jeune Afrique :
La France a décidé de suspendre une partie de son aide à la Centrafrique. Est-ce une surprise ?

Sylvie Baïpo-Temon :
Non. C’est une information dont nous avions entendu parler depuis quelques semaines, en coulisses. Mais, jusqu’ici, rien ne nous avait été dit officiellement. Il y a deux semaines, j’ai voulu clarifier la situation et j’ai écrit à l’ambassade de France à Bangui pour demander un éclaircissement de la position française. Je n’ai pas eu de réponse. Aujourd’hui, c’est clair.

Cette décision française est déplorable et je tiens à dire qu’elle a été prise malgré les efforts de la Centrafrique, qui a toujours souhaité maintenir avec la France une coopération utile. Notre relation avec Paris est essentielle et a toujours été naturelle. Lors de chaque crise que nous avons affrontée, nous nous sommes tournés vers la France.

Cette fois encore, le président Faustin-Archange Touadéra a fait des efforts et a tenté d’apaiser les tensions, en réaffirmant qu’il était pour le dialogue entre chacun des partenaires de la Centrafrique. Il l’a d’ailleurs redit lors de la dernière visite conjointe des Nations unies et de l’Union africaine à Bangui.

Cette décision française est surtout liée à une défiance envers l’influence de la Russie en Centrafrique. La comprenez-vous ?

Je crois que beaucoup de monde aimerait piéger la Centrafrique entre deux grandes puissances, en occurrence la France et la Russie. Mais c’est un conflit qui ne regarde pas Bangui. La Centrafrique se retrouve piégée dans un contexte plus global. Le président Touadéra n’a pas choisi l’un plutôt que l’autre. Il s’occupe uniquement de la sécurité des Centrafricains, ce qui est son premier devoir, et il a utilisé les leviers dont il disposait au niveau international.

JE LE RÉPÈTE : TOUT CE QUI EST FAIT AVEC LA RUSSIE L’EST FAIT DANS UN CADRE LÉGAL ET SURVEILLÉ

Nous subissons un embargo sur les armes qui empêche l’armée centrafricaine de bien s’équiper. Le gouvernement en est réduit à appeler à l’aide et à chercher des alliés dans la région et au-delà, notamment en faisant jouer des accords bilatéraux. La Russie fait partie de nos alliés et il y a des livraisons de matériel et des instructeurs sur notre sol. Mais tout ce qui est fait est strictement contrôlé par les Nations unies et leur Conseil de sécurité.

* Jeune Afrique : La France a décidé de suspendre une partie de son aide à la Centrafrique. Est-ce une surprise ?

Sylvie Baïpo-Temon : Non. C’est une information dont nous avions entendu parler depuis quelques semaines, en coulisses. Mais, jusqu’ici, rien ne nous avait été dit officiellement. Il y a deux semaines, j’ai voulu clarifier la situation et j’ai écrit à l’ambassade de France à Bangui pour demander un éclaircissement de la position française. Je n’ai pas eu de réponse. Aujourd’hui, c’est clair.

Cette décision française est déplorable et je tiens à dire qu’elle a été prise malgré les efforts de la Centrafrique, qui a toujours souhaité maintenir avec la France une coopération utile. Notre relation avec Paris est essentielle et a toujours été naturelle. Lors de chaque crise que nous avons affrontée, nous nous sommes tournés vers la France.

Cette fois encore, le président Faustin-Archange Touadéra a fait des efforts et a tenté d’apaiser les tensions, en réaffirmant qu’il était pour le dialogue entre chacun des partenaires de la Centrafrique. Il l’a d’ailleurs redit lors de la dernière visite conjointe des Nations unies et de l’Union africaine à Bangui.

Cette décision française est surtout liée à une défiance envers l’influence de la Russie en Centrafrique. La comprenez-vous ?

Je crois que beaucoup de monde aimerait piéger la Centrafrique entre deux grandes puissances, en occurrence la France et la Russie. Mais c’est un conflit qui ne regarde pas Bangui. La Centrafrique se retrouve piégée dans un contexte plus global. Le président Touadéra n’a pas choisi l’un plutôt que l’autre. Il s’occupe uniquement de la sécurité des Centrafricains, ce qui est son premier devoir, et il a utilisé les leviers dont il disposait au niveau international.

« Officiellement, la société Wagner n’exerce pas en Centrafrique, où seuls des instructeurs russes coopèrent avec l’armée centrafricaine. Mais, selon de nombreuses sources, cette entreprise liée à Evgeny Prigozhin, emploierait jusqu’à 3 000 hommes en territoire centrafricain et serait connectée à plusieurs sociétés minières de droit local. De nombreuses sources pointent pourtant du doigt la présence de mercenaires de la société russe Wagner, voire même des connexions de cette dernière avec des entreprises minières centrafricaines.

La Centrafrique n’a jamais signé un contrat avec une quelconque société de sécurité privée. Je défie quiconque de nous apporter un document qui prouverait notre accord avec Wagner. Je le répète : tout ce qui est fait avec la Russie l’est fait dans un cadre légal et surveillé. La Centrafrique n’a fait qu’appeler ses alliés à l’aide. Oui, il y a une relation naturelle avec la France. D’ailleurs, lors de son premier mandat, le président Touadéra s’est tout de suite adressé à Paris pour lui demander de l’aider à garantir la sécurité de la Centrafrique.

Mais la dernière crise de décembre a poussé Bangui à activer d’autres relations bilatérales. C’est du multilatéralisme et c’est transparent. La Centrafrique fait ce qu’elle peut dans un contexte où elle est limitée dans ses efforts par un embargo et par un mandat de la mission des Nations unies que nous souhaiterions rendre plus offensif. Nous avons signé en 2019 un accord de paix avec des groupes armés qui prévoyait que l’ONU prendrait des sanctions en cas de violation. Nous n’avons pas été en mesure de les appliquer. Il faut se demander pourquoi.

* réclamez donc toujours une levée de l’embargo sur les armes ?

Oui, l’embargo toujours en cours est un mauvais message envoyé à nos adversaires. Il fait passer l’idée que l’armée centrafricaine n’est pas capable de s’équiper, ce qui est en réalité le cas. En face de nous, ceux qui nous combattent n’ont pas ce problème : ils ont du matériel, notamment des mortiers ou des mines, qu’ils déploient sur notre territoire.

La Centrafrique est le cœur de l’Afrique centrale. Si elle est en danger, c’est toute la sous-région qui l’est. Or nous sommes aux prises sur notre sol avec des terroristes étrangers, que certains préfèrent appeler groupes armés. Pourquoi la communauté internationale ne se met-elle pas d’accord pour combattre ce terrorisme, comme elle le fait ailleurs ?

« CENTRAFRIQUE-ONU : L’AGENDA PARALLELE DE FAUSTIN-ARCHANGE TOUADERA »
(24 SEPTEMBRE 2021)

Faustin-Archange Touadéra :
« Je n’ai rien à cacher au sujet des Russes »

« À New York, le président centrafricain a multiplié les entretiens en marge de l’Assemblée générale de l’ONU pour faire avancer ses propres dossiers.

Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra (FAT) a rencontré le 22 septembre à New York le Portugais António Gutteres, secrétaire général des Nations unies, en marge de la session annuelle de l’Assemblée générale de l’ONU. Comme il l’avait fait récemment dans une interview accordée à Jeune Afrique, FAT a notamment plaidé pour une levée de l’embargo onusien sur les armes qui s’applique aujourd’hui à son pays.

Selon nos sources, les deux hommes ont surtout évoqué, à l’initiative du diplomate portugais, la crise de confiance qui sévit actuellement entre la mission de l’ONU en Centrafrique (la Minusca dirigée par le Sénégalais Mankeur Ndiaye) et Bangui. Le secrétaire général s’est notamment inquiété d’une série de manifestations hostiles aux Casques bleus ayant eu lieu dans la capitale ces derniers mois.

La Minusca a également été au cœur d’un entretien entre la ministre des Affaires étrangères centrafricaine, Sylvie Baïpo-Teimon, et son homologue gabonais, Pacôme Moubelet-Boubeya. Toujours selon nos informations, les gouvernements centrafricain et gabonais ont vu d’un mauvais œil la décision de l’ONU, qu’ils jugent unilatérale, d’ordonner le retrait des Casques bleus gabonais de Centrafrique.

Si les Nations unies ont évoqué des allégations d’abus sexuels, Bangui, qui apprécie peu de ne pas avoir été consulté dans ce dossier, affirme qu’aucune plainte n’a été déposée, ni par des victimes présumées, ni par le gouvernement centrafricain. Ce dernier a en revanche alerté New York sur des soupçons d’« accointances » entre certains contingents onusiens et des groupes armés locaux. Alerte à laquelle aucune réponse n’a été donnée, selon une source diplomatique.

À l’ONU, Faustin-Archange Touadéra s’est également entretenu avec le président de la Banque mondiale, l’Américain David Malpass, ainsi qu’avec une délégation de la sous-secrétaire aux affaires politiques des États-Unis, Victoria Nuland. Enfin, il a rencontré l’ambassadeur du Maroc auprès des Nations unies, Omar Hilale, par ailleurs président de la Configuration de la République centrafricaine de la Commission de consolidation de la paix.

Les deux hommes ont échangé au sujet de la mise en œuvre de l’accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine signé en 2019 avec quatorze groupes armés. Le chef de l’État centrafricain plaide, au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), pour une relance de ces accords de paix.

BABACAR GAYE :
« SI WAGNER N’ETAIT PAS RUSSE, LES REACTIONS AURAIENT ETE DIFFERENTES »
(11 décembre )

« Chaque samedi, Jeune Afrique invite une personnalité à décrypter des sujets d’actualité. Ancien chef d’état-major de l’armée sénégalaise, le général Babacar Gaye revient sur les transitions au Mali et en Guinée, les mercenaires russes et la pression terroriste.

De cette septième édition du Forum de Dakar, qui se veut un espace ouvert de discussions sur les thèmes sécuritaires, le général Babacar Gaye repart satisfait. L’ancien chef d’état-major de l’armée sénégalaise, militaire chevronné rompu aux opérations de maintien de la paix, qui participe régulièrement à de tels événements et à des conférences sur la sécurité collective, se réjouit de voir que les chefs d’États ont « donné le la » de la rencontre.

Du discours du Sud-Africain Cyril Ramaphosa, qui a dénoncé sans détours la « rapacité » des pays européens sur la question des vaccins contre le Covid-19, à celui de son homologue nigérien Mohamed Bazoum sur la lutte contre le terrorisme, le Forum a permis aux dirigeants africains de s’exprimer sur la situation sanitaire et sécuritaire du continent. L’ancien chef de la Minusca a aussi entendu les critiques du président de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, jugeant « obsolète » le modèle actuel de maintien de la paix.

A quelques heures de la fin de ce rendez-vous, le saint-cyrien a répondu aux questions de Jeune Afrique sur les thèmes centraux de l’actualité sécuritaire du continent.

* Jeune Afrique :
Plusieurs chefs d’État ont fermement affirmé, au cours du Forum de Dakar, la nécessité pour les pays africains de redéfinir leurs relations avec leurs partenaires. Ce type d’évènement est-il un moyen de le faire ?

Babacar Gaye :
Absolument. Demander une redéfinition des débats, c’est un premier pas vers l’affirmation de son identité. Nous sommes malheureusement très souvent en situation de demandeurs, mais nous voulons prendre une part plus importante dans la solution des problèmes que nous vivons.

* La ministre française des Forces armées, Florence Parly, n’a pas manqué de rappeler que Paris voit d’un très mauvais œil la possible présence de mercenaires russes de Wagner dans la région. Les États africains ont-ils le droit de vouloir diversifier leurs partenaires ?

Les États ont le choix, ou plutôt devraient avoir le choix, de sélectionner leurs partenaires. Chaque pays doit pouvoir définir ses choix stratégiques, pourvu qu’ils soient pertinents. Malheureusement, c’est généralement l’expérience qui permet de le déterminer. Mais personne ne peut dire au Mali ce qu’il doit faire. Évidemment, si cette société privée n’était pas russe, les réactions n’auraient pas été les mêmes. C’est regrettable de voir l’Afrique redevenir un enjeu stratégique dans une guerre froide qui ne dit pas son nom. Quoi qu’il en soit, il est tragique qu’un État en soit réduit à devoir faire appel à une société de sécurité privée. Le vrai drame est là.

* Florence Parly a d’ailleurs évoqué le « potentiel déstabilisateur » de Wagner en Centrafrique, un théâtre d’action que vous connaissez bien. Jugez-vous ses arguments pertinents ?

Pour se faire une opinion sur les hommes de Wagner, il faut se fonder sur les rapports dont ils font l’objet, comme celui réalisé récemment par l’Union européenne (UE) [le Service européen d’action extérieure a établi en novembre dernier que les mercenaires contrôlent certaines unités de l’armée centrafricaine].

* La question de la pression terroriste à laquelle sont soumis les pays côtiers a également été abordée lors du Forum. Quelles actions concrètes sont mises en place pour contrer la menace ?

Au moment de l’opération Serval, menée [par l’armée française en 2013] pour protéger Bamako, tous les États ouest-africains ont pris conscience de leur faiblesse. Ils se sont demandé « qu’est-ce que l’on peut faire pour le Mali ? » et se sont rendus compte qu’ils ne pouvaient pas faire grand-chose. Ils ont alors dû réfléchir, adapter leur législation, renforcer leurs services de renseignement et améliorer leur coordination.

Dans l’opinion publique, le soufflet est un peu retombé. C’est normal, on ne peut pas tout le temps être le couteau entre les dents. Mais les budgets de la défense des pays ouest-africains ont été révisés à la hausse. Les pays ont compris qu’ils jouaient leur propre survie. Malheureusement, il ne suffit pas d’acheter des équipements. Ce qui les valorise, ce sont les hommes, et il faut un certain temps pour les former.

* L’attaque d’Inata du 14 novembre a mis en lumière des soldats burkinabè livrés à eux-mêmes, dans un pays soumis à une forte pression jihadiste. Comment expliquer cette situation ?

Si on en arrive à ce qu’un détachement soit à court de vivres, à court d’eau, il est clair qu’il y a un problème. Le président burkinabè [Roch Marc Christian Kaboré] a d’ailleurs rejeté les conclusions du rapport d’enquête, en demandant à ce que ce dysfonctionnement soit expliqué.

* Quel rôle peuvent jouer le Mali et la Guinée, en pleine transition après des coups d’États, pour améliorer la situation sécuritaire régionale ?

On pourrait s’attendre à ce que des pays temporairement gouvernés par des militaires fassent un effort particulier sur les questions de sécurité et de défense. Mais ce n’est pas toujours le cas. L’instabilité politique créée par les transitions est évidemment défavorable au climat sécuritaire. Mais si elles sont le seul remède à l’impopularité et à la mauvaise gouvernance, on doit bien s’en accommoder, et souhaiter un retour rapide à la normale. Je crois que c’est ce que défendent à la fois la Cedeao et l’UA. Bien que soutenus par les populations, ces coups d’État ne peuvent représenter un mode de dévolution du pouvoir, qui ne constitue nullement une forme de progrès.

* Doit-on regretter l’absence de délégations officielles malienne et guinéenne au Forum de Dakar ?

Je pense qu’il faut laisser les autorités remettre de l’ordre dans leur pays. Elles ont d’autres priorités.

« AVEC LE RETENTISSEMENT MÉDIATIQUE DE LEURS ACTIONS, LES GROUPES ARMÉS PEUVENT PORTER DES COUPS TRÈS DURS AUX ARMÉES RÉGULIÈRES »

* Le président nigérien Mohamed Bazoum a livré un discours remarqué ce 6 décembre, en insistant sur l’asymétrie de la guerre que livrent les États sahéliens. Partagez-vous son analyse ?

Dans ces crises intraétatiques, les groupes armés sont en mesure de prendre le dessus sur les armées régulières, pour lesquelles les investissements n’ont pas été faits à temps. Ils sont capables, avec le retentissement médiatique de leurs actions, de leur porter des coups très durs. En cas d’attaque visant un contingent qui n’est pas ravitaillé, un soldat se dit qu’il ne sera pas évacué et va mourir sur place. C’est très mauvais pour le moral des troupes.

* Ces armées sont-elles bien équipées face à leurs adversaires ?

Lorsqu’un avion de chasse d’un partenaire du Nord surveille une colonne de motos appartenant aux jihadistes et qu’il tire une munition extrêmement précise, à distance de sécurité, contre ces hommes dont il ne sait pas si ce sont des chefs ou des seconds couteaux, il utilise une munition qui peut coûter jusqu’à vingt fois le prix des engins visés.

* Bénin : le gouvernement de Patrice Talon a-t-il sous-estimé le risque jihadiste ?

La difficulté des armées à s’adapter à la contre-guérilla est bien connue. Elles n’ont pas été conçues pour affronter des bandes rebelles et doivent mettre en place des méthodes d’action qui leur semblent presque « désorganisées ». Elles essayent donc de former des petites unités soudées. D’où la création de formations spéciales, qui travaillent en modes dégradés, en groupes restreints, et qui peuvent prendre l’ascendant.

« SI L’ONU, BARKHANE, L’ARMÉE MALIENNE ET LE G5 SAHEL AVAIENT TRAVAILLÉ ENSEMBLE, ON AURAIT SANS DOUTE PU ÉVITER LA SITUATION ACTUELLE »

* Cette nécessité est-elle suffisamment prise en compte par les États et leurs partenaires ?

La clé de la coopération est le transfert d’expertises. La où nous avons un officier pour faire quelque chose, une armée du Nord en a peut-être cinq qui réfléchissent, dix qui conçoivent et d’autres qui développent du matériel pour valoriser l’action du capitaine sur le terrain.

* Quel regard portez-vous sur la « transformation » de la force française Barkhane ?

Le théâtre d’opération malien comporte à la fois une force onusienne, une force dite parallèle avec Barkhane, l’armée malienne et la force conjointe du G5 Sahel. Si ces entités avaient été plus intégrées, si les gens avaient travaillé ensemble, on aurait sans doute pu éviter la situation actuelle. Mais pour cela, il aurait fallu que les agendas politiques soient harmonisés.

* Un bon exemple des fantasmes de la propoagande de l’OTAN sur le fantomatique « groupe wagner » :
Guerre en Ukraine
qu’est-ce que le « groupe Wagner » ?
Alexandra Jousset, co-réalisatrice du documentaire « Wagner, l’armée de l’ombre de Poutine » a enquêté sur cette milice russe ultraviolente repérée sur le territoire ukrainien.
Sur https://www.bfmtv.com/international/asie/russie/guerre-en-ukraine-qu-est-ce-que-le-groupe-wagner_VN-202203300519.html

RUSSIE : EVGUENI PRIGOJINE, LA MACHINE AFRIQUE DE VLADIMIR POUTINE
(Jeune Afrique, 4 avril 2022)

Financier du groupe Wagner, fer de lance de la stratégie d’influence russe sur le continent, ce skieur ayant fait fortune dans la restauration est l’un des oligarques les plus importants de l’entourage de Poutine :

À chacun, on a fait jurer le secret. La réunion qui se déroule à Khartoum n’aura jamais eu lieu. Depuis des mois, pourtant, des tractations secrètes ont permis de la préparer. Des émissaires se sont envolés en hélicoptère vers des coins reculés de la Centrafrique pour en dessiner les contours. D’autres rendez-vous ont été organisés au Soudan. Chaque pas a coûté du temps et de l’argent. Et, en ce mois d’août 2018, la réunion finit par se tenir.

Le patron des renseignements soudanais, Jamal Aldin Omar, se charge de l’accueil. Il a mis à disposition une salle climatisée à l’abri des regards. Ali Darassa, Abdoulaye Hissène, Mahamat al-Khatim et Noureddine Adam, principaux chefs de groupes armés qui contestent le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, sont présents. Face à eux : un groupe d’hommes blancs.

Certains sont en uniforme. D’autres en costume, comme Evgueni Prigojine. L’oligarque, chef de la délégation qui fait face aux rebelles, se rend de temps à autre au Soudan. Le groupe Wagner, qu’il finance, y mène des activités depuis plusieurs années en lien avec le pouvoir. Son entreprise Concord y soutient également des sociétés dans l’extraction minière. Prigojine pose régulièrement ses avions sur le tarmac de Khartoum.

Cette fois, il est accompagné par une quinzaine de gardes menés par son bras droit, Dmitri Utkin, chef de Wagner. À leurs côtés, deux spécialistes de la Centrafrique : Dmitri Sytyi, traducteur francophone, et Valery Zakharov.

À la conquête de Bangui :
La réunion dure deux heures. Prigojine parle beaucoup. Il évoque, au nom du gouvernement centrafricain, dit-il, un partenariat gagnant-gagnant et un partage des ressources préfecture par préfecture. « Une part pour Bangui, une part pour le groupe armé de la région, une part pour Wagner », explique un participant ayant rompu sa promesse de silence. Les hommes se séparent avec, pour les Centrafricains, des valises de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Six mois plus tard, le gouvernement centrafricain et les rebelles signent les accords dits de Khartoum. Evgueni Prigojine vient de conquérir Bangui.

# LUC MICHEL :
COMMENT LE MYTHE WAGNER A ETE FABRIQUE PAR LA PROPAGANDE AMERICAINE ?
POURQUOI LE GEOPOLITICIEN EST-IL AU CŒUR DE CETTE PROPAGANDE ?

Un Rapport du Pentagone – intitulé « AU-DELA DE LA « GUERRE HYBRIDE » : UNE EXPLORATION NUMERIQUE DES ENTREPRENEURS D’INFLUENCE RUSSES » (16 oct. 2020) – identifie 5 grands « entrepreneurs d’influence » au cœur de la guerre de l’information russe et de la diplomatie parallèle russe en Afrique, dont Yevgeny Prigozhin et Luc Michel.

Ce « Rapport », établi sur des sources dites « scientifiques » (en fait ces universitaires recrutés et financés pat l’Administration US, sont devenus des agents d’influence américains spécialisés dans la Russophobie) est là pour donner un vernis scientifique aux campagnes russophobes du Pentagone et des vitrines légales de la CIA. Outre le think-tank US de la Fondation Carnegie, il a été édité en anglais en version courte par la POST-SOVIET AFFAIRS review (Volume 37, 2021, dont sont extraites les citations de cette analyse) et en version longue par ORBIS review (Volume 65, Issue 3, 2021, Pages 403-419) sous le titre « RUSSIA’S AFRICAN TOOLKIT: DIGITAL INFLUENCE AND ENTREPRENEURS OF INFLUENCE », où l’on dit que Luc Michel est un des « premiers aventuriers de l’influence médiatique russe » …

C’est ce rapport qui alimente la soi-disant « enquête sur les mercenaires de Poutine » (sic) (26 juillet 2021) du Moniteur de la Françafrique, les petites mains du Quai d’Orsay. Sous-titrée « « La symphonie africaine de Poutine » » (resic) ! Une soi-disant « enquête » intégralement pompée copier-coller de publications américaines. Qui en particulier dénonce hystériquement « les coulisses du softpower russe en Afrique », en particulier Luc Michel et Justin Tagouh, le PDG de Afrique Média : « Productions de contenus audiovisuels, financement de médias locaux, parrainage d’influenceurs « anti-impérialistes », campagnes de propagande sur internet… Les moyens déployés par Moscou pour promouvoir son action sont innombrables ».

QUE DIT CE RAPPORT, FINANCE PAR LE DÉPARTEMENT DE LA DÉFENSE AMÉRICAIN (DANS LE CADRE DU PARTENARIAT DECUR) ET L’OFFICE OF NAVAL RESEARCH DE L’US NAVY ?

Citation 1 :
« Cet article soutient que pour saisir l’influence de la Russie à l’étranger, il faut comprendre la « diplomatie grise » du pays (…) Nous définissons les « entrepreneurs d’influence » comme des personnes qui investissent leur propre argent ou leur capital social pour développer leur influence à l’étranger (… )
Nous testons cette notion en examinant à la fois des entrepreneurs d’influence célèbres et inconnus et leurs activités numériques. Nous les divisons en trois grandes catégories en fonction de leur degré de proximité avec les autorités : les magnats (Yevgeny Prigozhin et Konstantin Malofeev), les timeservers (Alexander Yonov et Alexander Malkevich) et LES PIONNIERS DE PREMIÈRE LIGNE (LE BELGE LUC MICHEL) ».

Citation 2 :
« Les experts occidentaux présentent souvent la guerre dite hybride de la Russie comme une boîte noire fermée aux observateurs extérieurs. Bien qu’il soit difficile de saisir les interactions personnelles et les approbations informelles, une approche plus granulaire des acteurs de LA DIPLOMATIE PARALLELE RUSSE grâce à des techniques d’enquête numérique offre des informations importantes sur la structure du système politique russe. Elle est bien plus plurielle, décentralisée et chaotique que les observateurs extérieurs ont tendance à la considérer comme telle. Cette pluralité et cette décentralisation ont peut-être émergé par défaut, mais le Kremlin l’utilise désormais à bon escient. En tant que grande puissance pauvre, la Russie doit promouvoir des INITIATIVES PRIVEES qui soutiennent ses intérêts stratégiques et utiliser des entrepreneurs d’influence pour tester le terrain là OU LA DIPLOMATIE PUBLIQUE OFFICIELLE EST FAIBLE OU LIMITEE. Si le test réussit, alors les structures officielles peuvent consolider le réseau établi. Si le test échoue, les institutions officielles bénéficient d’un déni plausible et peuvent adapter leurs approches et leurs discours en réponse à ces échecs. »

QUE DIT CE RAPPORT DE LUC MICHEL ?

Citation 3 :
« Les pionniers locaux : ouvrir de nouvelles lignes de front », dit le Rapport. « Dans un troisième cercle concentrique se trouvent les acteurs locaux qui se joignent aux actions de la Russie à l’étranger par conviction idéologique et/ou pour des motifs matérialistes et opportunistes. Ces acteurs locaux ont leurs propres agendas à poursuivre en termes de sécurisation de leurs propres réseaux et légitimité, et interagissent de manière plus distante avec les institutions ou les représentants russes. Nous prenons le Belge Luc Michel comme étude de cas de ces « pionniers locaux ».

« (…) Il a ensuite créé sa propre organisation d’observation électorale, l’Observatoire eurasien pour la démocratie et les élections (EODE), qui a validé les élections et référendums sécessionnistes organisés en Transnistrie, Abkhazie, Haut-Karabakh, Crimée, Donbass, etc., et a des bureaux à Moscou. , Paris, Bruxelles, Sotchi et Chișinău. »

« Michel s’est ensuite intéressé à l’Afrique en devenant la figure de proue de la chaîne de télévision Afrique Media (afriquemedia.tv). Basée au Cameroun, où son nom de domaine a été enregistré en 2011, la chaîne se nomme « CNN panafricaine » (…) Michel semble avoir soutenu Afrique Media dès 2014 » (…) Outre son soutien financier, Michel apparaît souvent sur la chaîne, où il se présente comme un géopoliticien et spécialiste de l’Afrique. En avril 2019, il a rencontré la Première Dame du Tchad à Ndjamena, se présentant comme le principal présentateur TV d’Afrique Media (Alwihda Info 2019). Afrique Media n’est pas la seule plateforme liée à Michel. L’aventurier belge anime également un vaste réseau de sites Internet destinés à un public africain. Il gère le site Internet La voix de la Libye ainsi que plusieurs chaînes de télévision en ligne au Tchad, au Cameroun et au Bénin ».

JEUNE AFRIQUE, le Moniteur de la Françafrique, les petites mains du Quai d’Orsay, publie ensuite une soi-disant « enquête sur les mercenaires de Poutine » (sic) (26 juillet 2021). Sous-titrée « « La symphonie africaine de Poutine » » (resic) ! Une soi-disant « enquête » intégralement pompée copier-coller de publications américaines. Qui en particulier dénonce hystériquement « les coulisses du softpower russe en Afrique », en particulier Luc Michel et Justin Tagouh, le PDG de Afrique Média : « Productions de contenus audiovisuels, financement de médias locaux, parrainage d’influenceurs « anti-impérialistes », campagnes de propagande sur internet… Les moyens déployés par Moscou pour promouvoir son action sont innombrables ».

QUANT JEUNE AFRIQUE FAIT DU COPIER-COLLER !

La soi-disant « enquête » est en effet intégralement pompée de deux publications américaines :

1-
Le Rapport du Pentagone – intitulé « AU-DELA DE LA « GUERRE HYBRIDE » : UNE EXPLORATION NUMERIQUE DES ENTREPRENEURS D’INFLUENCE RUSSES » (16 oct. 2020) – qui identifie 5 grands « entrepreneurs d’influence » au cœur de la guerre de l’information russe et de la diplomatie parallèle russe en Afrique, dont Yevgeny Prigozhin et Luc Michel. Outre le think-tank US de la Fondation Carnegie, il a été édité en anglais en version courte par la POST-SOVIET AFFAIRS review (Volume 37, 2021, dont sont extraites les citations de cette analyse) et en version longue par ORBIS review (Volume 65, Issue 3, 2021, Pages 403-419) sous le titre « RUSSIA’S AFRICAN TOOLKIT: DIGITAL INFLUENCE AND ENTREPRENEURS OF INFLUENCE », où l’on dit que Luc Michel (cité en premier dans cette version) est un des « premiers aventuriers de l’influence médiatique russe » et que « Luc Michel n’est pas le seul exemple d’entrepreneuriat d’influence soutenant les intérêts russes (…) représentent de formidables chambres d’écho pour la Russie sur le continent et de grands entrepreneurs russes d’influence, comme Yevgeny Prigozhin, s’intéressent désormais à l’Afrique de plus près ».

QUI FINANCE CE RAPPORT ?
« Cet article fait partie d’un projet de deux ans (…) LA RUSSIE ET LA CHINE EN TANT QUE FOURNISSEURS DE SERVICES POUR LA GOUVERNANCE ILLIBERALE, financés par le département américain de la Défense dans le cadre du
Partenariat DECUR de l’Initiative de recherche Minerva ». Opération de désinformation donc du
Département américain de la Défense et de l’Office of Naval Research de l’US Navy.

2-
le livre « THE COMPANY YOU KEEP’ » (2020) contre Yevgeny Prigozhine et Luc Michel.
Au cœur de la campagne de déstabilisation américano-française, il y a ce livre « The company you keep. Yevgeny Prigozhine’s Influence Operations in Africa » (édité par la ‘Free Russia Foundation’ à Washington). Un livre qui mêle mythes et réalités. Un chapitre sur les médias y est consacré à Luc MICHEL.

Dans des articles dérivés du livre, notamment sur le site US ‘THE DAILY BEAST’, on rajoute encore une couche pour diaboliser les ennemis des USA. PRIGOZHINE y est traité de « gangster ». Luc MICHEL y est lui qualifié de « MECHANT SORTI DES FILMS DE JAMES BOND » (sic) et ses réseaux en Afrique et en Eurasie sont directement visés par cette campagne.

« L’un des principaux phénomènes apparus depuis la seconde moitié du XXe siècle est la déconstruction de l’adversaire » (dixit Pierre Conesa, « La fabrication de l’ennemi, ou comment tuer avec sa conscience pour soi »). Une figure diabolique et diabolisée qui n’a que peu, si pas du tout de rapport avec le personnage réel attaqué. Au point que celui-ci peut légitimement se demander quand il lit sa fausse bio, s’il s’agit réellement de lui !

LA « DIPLOMATIE GRISE » DE LA RUSSIE EN AFRIQUE

Le Rapport du Pentagone « soutient que pour saisir l’influence de la Russie à l’étranger, il faut comprendre la « diplomatie grise » du pays (…) Nous définissons les « entrepreneurs d’influence » comme des personnes qui investissent leur propre argent ou leur capital social pour développer leur influence à l’étranger (… )
Nous testons cette notion en examinant à la fois des entrepreneurs d’influence célèbres et inconnus et leurs activités numériques. Nous les divisons en trois grandes catégories en fonction de leur degré de proximité avec les autorités : les magnats (Yevgeny Prigozhin et Konstantin Malofeev), les timeservers (Alexander Yonov et Alexander Malkevich) et LES PIONNIERS DE PREMIÈRE LIGNE (LE BELGE LUC MICHEL) ». Ces « pionniers locaux » sont là pour « ouvrir de nouvelles lignes de front » …

« Les experts occidentaux présentent souvent la guerre dite hybride de la Russie comme une boîte noire fermée aux observateurs extérieurs, dit le Rapport du Pentagone. Bien qu’il soit difficile de saisir les interactions personnelles et les approbations informelles, une approche plus granulaire des acteurs de LA DIPLOMATIE PARALLELE RUSSE grâce à des techniques d’enquête numérique offre des informations importantes sur la structure du système politique russe. Elle est bien plus plurielle, décentralisée et chaotique que les observateurs extérieurs ont tendance à la considérer comme telle. Cette pluralité et cette décentralisation ont peut-être émergé par défaut, mais le Kremlin l’utilise désormais à bon escient. En tant que grande puissance pauvre, la Russie doit promouvoir des INITIATIVES PRIVEES qui soutiennent ses intérêts stratégiques et utiliser des entrepreneurs d’influence pour tester le terrain là OU LA DIPLOMATIE PUBLIQUE OFFICIELLE EST FAIBLE OU LIMITEE. Si le test réussit, alors les structures officielles peuvent consolider le réseau établi. Si le test échoue, les institutions officielles bénéficient d’un déni plausible et peuvent adapter leurs approches et leurs discours en réponse à ces échecs. »

LUC MICHEL AU CŒUR DE LA DIPLOMATIE PARALLELLE

Le géopoliticien Luc MICHEL est en fait le créateur d’un puissant LOBBY PRO-RUSSE en Europe et en Eurasie depuis trois décennies, mais aussi en Afrique (où il a été un précurseur) depuis les années 2013. L’influence et l’immense popularité de Poutine en Afrique s’explique par un travail de Lobbying, qui a mené à la création d’une RUSSOSPHERE AFRICAINE, qui influence la psychologie des masses populaires africaines et marginalise les élites compradores pro-occidentales. Il est au cœur de cette DIPLOMATIE PARALLELE , dont le but est de « tester le terrain là OU LA DIPLOMATIE PUBLIQUE OFFICIELLE EST FAIBLE OU LIMITEE ».

Précisément la Géopolitique du XXIe Siècle voit l’intervention d’ « acteurs extra-étatiques » : organisations criminelles (mafias ou terrorisme), mais aussi acteurs politiques (ONG, lobbies, réseaux politiques). C’est là que les « entrepreneurs d’influence » du Rapport du Pentagone rejoint celle « entrepreneurs géopolitiques » décrits par la chercheuse T. Stanovaïa, il y a quelques années.

LUC MICHEL ACTEUR GEOPOLITIQUE

Luc Michel est précisément un de ces « entrepreneurs géopolitiques ». Les activités médiatiques du géopoliticien, notamment sur Afrique Média ou PRESS TV, l’édition de WebTV, la production d’émissions (Le Grand Jeu, Grand Reporter …) ou la réalisation de films, ne sont que la partie visible de son action transnationale.

AVEC ses réseaux en Eurasie et en Afrique, Luc Michel a participé comme acteur à six grandes crises géopolitiques au cours des dix dernières années :

* LA DEFENSE DE LA JAMAHIRYA LIBYENNE agressée à mort en 2011.
* LA CRISE DE CRIMEE début 2014.
* LE SOUTIEN AUX REPUBLIQUES AUTO-PROCLAMEES DU DONBASS en Ukraine en 2014-2015.
* LA CRISE DE L’INSTALLATIONS DES RADARS ET DES MISSILES DE L’OTAN EN POLOGNE ET EN ROUMANIE début 2015.
* LES TENTATIVES OCCIDENTALES DE « REGIME CHANGE » AU BURUNDI en 2015-2016.
*LA CONFRONTION ENTRE LA RUSSIE ET LA FRANCE ET LES USA EN CENTRAFRIQUE depuis 2018.

Parmi les présidents qu’il a fréquenté :
Smirnov (République Moldave du Dniester), Bagapsch (Abkhazie), Obiang Nguema Mbasogo (Guinée Equatoriale), son ami Déby (Tchad), Nkurunziza (Burundi), Kabila (RDC), Puchilin (DNL, Lugansk), Ndayishimiye (Burundi) …

QUE DIT « JEUNE AFRIQUE » (26 JUILLET 2021) DANS SES « COULISSES DU SOFTPOWER RUSSE EN AFRIQUE » ?

Citation 1:
« Pour fonctionner, l’entreprise ne compte pas sur d’hypothétiques revenus publicitaires mais sur les contrats négociés avec des chefs d’État, Sauf que, à partir de 2014, la crise pétrolière assèche les finances publiques de ces deux pourvoyeur de fonds, En quêtes de financement, Tagouh prend contact avec les Russes grâce à l’intermédiation de son ami Luc Michel. Ce consultant belge, lié a des réseaux d’extrême droite en Europe (sic) et connu des téléspectateurs d’Afrique Media TV pour ses chroniques anticolonialistes, EST TRES INTRODUIT A MOSCOU. Grâce a son appui, Justin B, Tagouh se rend deux fois a Sotchi et affirme avoir rencontré Poutine, même si personne dans son entourage ne le confirme, En revanche, photo faisant foi, il a bien rencontré Serguei Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, « Les Russes ont sollicité notre accompagnement mais ne nous ont jamais demandé de dénigrer la France », confie un journaliste d’Afrique media. »

Citation 2:
JEUNE AFRIQUE, qui pratique depuis des décennies le chantage journalistique, a le culot d’écrire qu’ « Aucun détail ne filtre sur le montage financier ni sur les montants mis a disposition de la chaine » ! « Même opacité autour du projet de radio panafricaine, sur financements russes, annoncé en 2020 par Tagouh, « Douze pays ont déjà donné leur autorisation, Nous espérons boucler rapidement ce dossier pour lancer la production », assure une source proche des discussions, Pour Moscou, la ligne d’Afrique Media TV rétablit une sorte d’équilibre dans un espace francophone ou les narratifs ont toujours été favorables aux Occidentaux. »

« LUC MICHEL EST ‘UNE COURROIE DE TRANSMISSION ENTRE LA ‘RUSSOSPHÈRE’ ET AFRIQUE MEDIA TV » (MARIANNE)

La Une de couverture révèle, elle, les vraies motivations de la campagne : « ILS VEULENT VIRER LA FRANCE D’AFRIQUE » ! Marianne écrit notamment que « L’image restera, ultime cliché d’une Françafrique moribonde » …
MARIANNE écrit encore : « Alerte russe en Afrique noire . Pour son retour en Afrique, la Russie a lancé de virulentes campagnes de désinformation. Objectif ? Légitimer sa présence sur le continent et en chasser la France. Pour ce faire, les relais du Kremlin jouent avec le ressentiment postcolonial. »

QUAND MARIANNE ROULE POUR LE PENTAGONE ET LE QUAI D ’ORSAY !

Comme plus tard l’étude de JEUNE AFRIQUE, les sources de MARIANNE sont évidentes. MARIANNE roule pour le pentagone et sans doute pour le Quai d ’Orsay !

« L’expert » qui a introduit l’article sur la soi-disant « enquête » de MARIANNE, c’est Kevin Lemonnier, co-auteur du rapport du pentagone que nous avons déjà évoqué, intitulé « AU-DELA DE LA « GUERRE HYBRIDE » : UNE EXPLORATION NUMERIQUE DES ENTREPRENEURS D’INFLUENCE RUSSES » (16 oct. 2020). Qui identifie 5 grands « entrepreneurs d’influence » au cœur de la guerre de l’information russe et de la diplomatie parallèle russe en Afrique, dont Yevgeny Prigozhin et Luc Michel.. Ce rapport du pentagone est financé par le Ministère américain de la Défense et l’Institut de recherche de l’US Navy, lié directement au Service de renseignement de la Marine américaine.Voilà donc ces gens qui prétendent dénoncer « l’influence russe », mais qui sont en fait des agents stipendiés d’influence américaine.

Pour ce qui est la deuxième source, c’est encore le livre de Michael Weiss, THE COMPAGNY YOU KEEP, consacré aux « opérations d’influence d’Evgueni Prigojine en Afrique » … Nous reviendrons sur le cas de Weiss dans un prochain article, mais précisons déjà qu’il est lié à un curieux Think-Tank anglo-américain qui s’appelle l’INSTITUT FOR STRATEGIK DIALOGUE, qui est en fait une machine a injecter en Europe des sommes que certains observateurs disent « folles », pour des opérations d’influence américaine, mais aussi dans l’achat des Élites européennes.

‘MARIANNE’ (18 JUIN 2021) :
« DESINFORMATION, MEDIAS ANTI-FRANCE… LA RUSSIE MUSCLE SON INFLUENCE EN AFRIQUE »

Citation 1 (extrait) :
« Révélations. Alerte russe en Afrique noire.
Pour son retour en Afrique, la Russie a lancé de virulentes campagnes de désinformation. Objectif ? Légitimer sa présence sur le continent et en chasser la France. Pour ce faire, les relais du Kremlin jouent avec le ressentiment postcolonial … »

‘MARIANNE’ (18 JUIN 2021) :
« ALERTE RUSSE EN AFRIQUE NOIRE »

Citation 2 (extraits) :
« (…) EVGUENI PRIGOJINE (à g.) a fait fortune dans la restauration dans les années 1990. Il fait partie du cercle très rapproché du président russe, Vladimir Poutine (…) « La prudence est de mise », prévient d’emblée Kevin Limonier, maître de conférences à l’Institut français de géopolitique. Pour le chercheur, impossible de se contenter d’un « la désinformation russe, je la reconnais quand je la vois ». Depuis son retour sur le continent africain, en 2014, le Kremlin n’est pas avare d’opérations d’influence et de désinformation sur place. Pour Kevin Limonier, le but de ces campagnes est double. D’abord « légitimer la présence russe en Afrique auprès de l’opinion publique », mais aussi « déstabiliser ses adversaires dans la région ». En ligne de mire : la France (…) Pour faire simple, Prigojine a tout de l’intermédiaire (ou proxy) utilisé par l’État russe, lequel niera tout lien avec l’intéressé si une opération tourne mal (…) »

« Mais la désinformation et les opérations d’influence ne reposent pas uniquement sur les réseaux sociaux. Un rapport de l’ONG Free Russia Foundation consacré aux opérations de Prigojine en Afrique pointait l’utilisation d’organisations fantoches comme le réseau « Afric » ou encore le financement et la création de médias. Un phénomène qui inquiète jusqu’au plus haut sommet de l’État français. Dans un entretien accordé au journal Jeune Afrique en novembre 2020, Emmanuel Macron accusait directement la Russie de jouer sur « le ressentiment postcolonial ». Sans en être à l’origine, elle compte bien entretenir ce ressentiment, notamment en s’appuyant sur l’idéologie politique panafricaniste. »

QUE DIT ‘MARIANNE’ SUR LUC MICHEL ?

Citation 3 (extraits) :
« Dans la sphère des panafricanistes, justement, une chaîne de télévision sort du lot : Afrique Media TV. Intégrée au groupe Media Press Africa, elle revendique une « présence dans plus de 220 millions de foyers » grâce à une diffusion satellitaire, par le câble et hertzienne. Elle est par ailleurs très présente sur les réseaux sociaux, avec plus de 650 000 abonnés sur Facebook et des milliers de vidéos sur sa chaîne YouTube. À longueur de journée, elle retransmet les débats enflammés qui se tiennent sur son plateau et alimente le narratif antifrançais (…) La seule chose qui égale sa détestation de la France semble être l’amour qu’elle porte à la Russie. Ce pays est présenté comme un « libérateur », un « allié fiable » qui aidera les Africains à bouter hors d’Afrique la France qui pille, tue et viole les populations. Simple connivence idéologique ou discours conçu par Moscou ? Pour le savoir, il faut se mettre en quête d’indices concordants (…) L’existence de ces « partenaires russes » n’est d’ailleurs qu’un secret de Polichinelle, puisqu’ils sont évoqués par le directeur de la chaîne en personne, Justin B. Tagouh (…) Un message accompagné d’une photo sur laquelle le directeur est immortalisé en compagnie de l’actuel ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov (…) Toujours prompte à glorifier les initiatives russes, Afrique Media TV a également assuré le service aprèsvente du film de propagande russe Tourist, à la gloire des « instructeurs russes » venus former les forces armées centrafricaines. C’est certainement ce coup de coeur cinématographique qui a poussé les décideurs de la chaîne à publier le film dans son intégralité sur son compte YouTube alors qu’elle n’en détient pas, a priori, les droits. La firme qui les a, en revanche, s’appelle LLC « Aurum », elle-même détenue à 100 % par, là encore, un certain Evgueni Prigojine, selon les données publiques du ministère de la Culture russe. »

“JE SUIS UNE COURROIE DE TRANSMISSION ENTRE LA ‘RUSSOSPHÈRE’ ET AFRIQUE MEDIA TV.”
LUC MICHEL
(titre Marianne en gos caractères)

Citation 4 (extraits) :
« Autre pilier de la chaîne de télévision, le « géopolitologue » belge Luc Michel. Souvent présenté comme un militant politique proche de l’extrême droite – qualificatif qu’il réfute formellement –, il ne nie pas être « une courroie de transmission entre la “russosphère” et Afrique Media TV ». « Je fais ce que les médias belges appellent de la diplomatie parallèle », assume-t-il, tout en assurant être « parfaitement indépendant ».

Luc Michel n’est pas étranger aux opérations d’influence menées par le Kremlin. En 2014, avec sa structure, l’Eurasian Observatory for Democracy and Elections (Eode), il est missionné pour aller « surveiller » le « référendum » pour l’indépendance en Crimée après l’annexion russe du territoire. En bon homme d’influence, il aime à évoquer l’étendue de son carnet d’adresses en Afrique comme en Russie.

D’ailleurs, en République centrafricaine, il ne cache pas « connaître » le conseiller russe du président Faustin-Archange Touadéra : Valery Zakharov. Un nom que l’on retrouve dans un rapport de l’ONU, rendu public à la fin de mars, dans lequel cet homme est présenté comme un membre de la chaîne de commandement de l’entreprise de mercenaires Wagner (…) Alors, Afrique Media TV estelle partie intégrante de la stratégie d’influence russe en Afrique ? S’il est impossible d’être catégorique à ce stade, l’accumulation d’indices pose de sérieuses questions et donnera certainement du grain à moudre à ceux qui, à Paris, s’inquiètent du développement de l’influence russe en Afrique. »

« UN TRAITEMENT SELECTIF ET ASEPTISE DE LA PRESENCE RUSSE
EN CENTRAFRIQUE (2018-2020) »
(Jeune Afrique)

La Centrafrique ne représente pour Moscou, sur un plan stratégique, qu’un partenaire de seconde catégorie en Afrique, très loin derrière l’Égypte, l’Algérie ou le Nigéria. Pourtant, la nature hybride de cette implantation suscite une forte attention médiatique depuis 2018. La Russie est essentiellement présente dans le pays à travers sa représentation diplomatique, ses 500 instructeurs militaires, ses livraisons d’armes aux FACA et les membres – estimés entre 1 000 et 2 000 mercenaires – de la société militaire privée Wagner, via sa branche locale Sewa Security Services. Elle
affiche aussi des ambitions économiques dans la prospectio minière et semble vouloir y concurrencer la présence française17, notamment en la dénigrant, comme l’illustrent les campagnes évoquées dans la première partie. Après Barkhane, cette section
se penche sur la couverture de la présence russe en Centrafrique par RT France et Sputnik France.

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