Le Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
de LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ)/
2022 04 28/ Série IV/

Le quotidien bruxellois La Libre Belgique a publié ce 21 avril une carte blanche de François Polet, chargé d’étude au « Centre tricontinental ».

« Si Poutine est contre l’Occident, il ne peut pas être vraiment mauvais » peut-on entendre dans certains cercles militants panafricains. Si certains pays du Sud soutiennent Poutine c’est aussi en raison de l’arrogance de occidentale. Pour autant, si une majorité des pays membres des Nations unies a effectivement condamné la Russie, le fait que la quarantaine de pays qui se sont abstenus ou ont rejeté cette condamnation représente ensemble plus de la moitié de la population mondiale n’a pas été suffisamment souligné. Si unanimisme il y a, c’est uniquement au sein du monde occidental. La perception de ce qui se joue en Ukraine est autrement plus contrastée dans le Sud global, en particulier en Afrique et en Asie. Et il serait trop simple de réduire comme le fait Biden la diversité de positionnements à un affrontement entre « le camp des démocraties libérales et celui des autoritarismes illibéraux » …

# 1/
DE PRESSE/
« SI CERTAINS PAYS DU SUD SOUTIENNENT POUTINE C’EST AUSSI EN RAISON DE L’ARROGANCE DE L’OCCIDENT »
(GRIP, Bruxelles, 21 04 2022)

« Sur le plan géopolitique, les abstentions ne doivent bien sûr pas être surinterprétées – nombre d’États ont d’abord été guidés par la volonté de ne s’aliéner aucun des deux camps. Elles mettent néanmoins en évidence l’existence de liens diplomatiques forts entre la Russie et nombre de pays en développement. Des liens qui s’enracinent parfois dans l’histoire longue des alliances de l’époque de la guerre froide – en Inde, en Algérie, en Afrique du Sud. Des proximités qui reflètent également le redéploiement stratégique opéré par la Russie poutinienne depuis une dizaine d’années, sa capacité à s’imposer en partenaire incontournable du fait de ses exportations militaires ou du soutien multiforme qu’elle offre aux régimes (Birmanie, Venezuela, Soudan, Mali) en délicatesse avec les puissances traditionnelles.

IL EST NEANMOINS CLAIR QUE CE QUI SE JOUE DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES A LA FAVEUR DE CETTE GUERRE VA AU-DELA DES CONSIDERATIONS SECURITAIRES ET MET EN CONCURRENCE DES VISIONS DU MONDE.

Vladimir Poutine s’emploie depuis des années à s’ériger en premier défenseur de valeurs conservatrices face à l’expansionnisme de la culture libérale. Cette posture lui a conféré une aura certaine auprès des leaders autoritaires des pays émergents, comme Bolsonaro, ben Salmane ou Duterte, qui ont voté contre son intervention militaire.

L’image d’un « culte international de Vladimir Poutine » (pour reprendre le titre d’un éditorial de février du Financial Times), par des leaders autocrates est juste, mais ne reflète qu’une partie de la réalité.

CHAMPION DE L’ANTI-OCCIDENTALISME

En se profilant en champion de l’anti-occidentalisme, le pouvoir de séduction du président russe agit au-delà des cercles dirigeants pour toucher des parts non négligeables des opinions publiques des pays du Sud, notamment parmi la jeunesse. Il serait trop simple de mettre la force d’appel du discours poutinien sur le seul compte de la propagande des services russes ou du conditionnement des opinions par des acteurs idéologiques locaux. Si ces instrumentalisations existent et opèrent, c’est qu’elles prospèrent sur un terrain favorable, marqué par un climat de ressentiment vis-à-vis de l’Occident. « Si Poutine est contre l’Occident, il ne peut pas être vraiment mauvais » peut-on entendre dans certains cercles militants panafricains.

LE REJET D’UN MONDE CENTRE SUR L’OCCIDENT

Pour une bonne part, ce qui est en jeu ne relève pas tant de l’adhésion à la vision conservatrice et autoritaire de Poutine que du rejet d’un monde centré sur l’Occident. Le soutien à Poutine a en quelque sorte une fonction protestataire vis-à-vis de la prétention occidentale à dire le bien et le mal.

Plus précisément, cette « fatigue de l’Occident » a selon nous deux sources majeures, qui se renforcent mutuellement.

La première tient dans l’arrogance avec laquelle, depuis la fin de la guerre froide, l’Europe et les États-Unis diffusent certaines normes érigées en symboles de la modernité libérale, notamment dans les domaines du rapport au sacré (que l’on pense aux effets des caricatures du prophète) et de la libéralisation des mœurs.

Sous-jacente à nombre de discours réside l’idée suivant laquelle une échelle de civilisations existe, qui différencie les peuples en fonction de leur capacité à valoriser l’autonomie individuelle, refoulant les autres mondes vécus dans l’illégitimité ou l’archaïsme.

DEUX POIDS DEUX MESURES EN DROITS DE L’HOMME

La seconde est la perception d’un cynisme, d’une hypocrisie dans la mise en œuvre par l’Occident de ses principes démocratiques, qui contredit l’universalisme proclamé. À tel point que, depuis le sud ou l’est de la Méditerranée, ils apparaissent régulièrement comme des abstractions au service de logiques économiques et politiques impériales.

Que sont ces valeurs qui vaudraient dans certains cas et pas dans d’autres ?

Comment croire en la puissance normative des droits de l’homme tout en voyant la Méditerranée transformée en cimetière ? Pourquoi les massacres suscitent-ils un effroi généralisé lorsqu’ils se produisent en Ukraine, mais pas au Yémen, en Haïti ou au Congo ? Quel crédit accorder à l’impératif démocratique lorsque des potentats corrompus mais « coopératifs à l’international » sont adoubés par les autorités européennes ?

DANS UN MONDE DE PLUS EN PLUS POSTCOLONIAL, LA PROVINCIALISATION DE L’EUROPE EST UN PROCESSUS INEXORABLE.

(…)

(Titre et mise en page de la rédaction)

#2/
NOTRE CRITIQUE

Fondé à Bruxelles en 1979, le GRIP – Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité – s’est développé dans le contexte particulier de la Guerre froide, ses premiers travaux portant sur les rapports de force Est-Ouest. Durant les années 80, le GRIP s’est surtout fait connaître par ses analyses et dossiers d’information concernant la course aux armements, ses mécanismes et ses enjeux.

Après la chute du mur de Berlin en 1989, prenant acte du nouvel environnement géostratégique, le GRIP a orienté ses travaux sur les questions de sécurité au sens large et a acquis une expertise reconnue sur les questions d’armement et de désarmement (production, réglementations et contrôle des transferts, non-prolifération), la prévention et la gestion des conflits (en particulier sur le continent africain) et l’intégration européenne en matière de défense et de sécurité.

En éclairant citoyens et décideurs sur des problèmes complexes, le GRIP entend contribuer à la diminution des tensions internationales et tendre vers un monde moins armé et plus sûr. Plus précisément, l’objectif du GRIP est de travailler en faveur de la prévention des conflits, du désarmement et de l’amélioration de la maîtrise des armements.

Le GRIP est un centre de recherche indépendant, reconnu comme organisation d’éducation permanente par la Fédération Wallonie-Bruxelles (Belgique).

En 1990, le Secrétaire Général de l’ONU, Javier Pérez de Cuéllar a désigné le GRIP « Messager de la Paix » en reconnaissance de « sa contribution précieuse à l’action menée en faveur de la paix ».

LE GRIP ES UN DES TRES RARES ORGANISMES ACADEMIQUES OUEST-EUROPEENS QUI N’A PAS EU PEUR DE LUC MICHEL ET NE L’A PAS OSTRACISE

Nous sommes bien loin des médiamensonges des médias de l’OTAN et des journalistes sionistes qui lui ont forgé une « légende noire » …

« L’un des principaux phénomènes apparus depuis la seconde moitié du XXe siècle est la déconstruction de l’adversaire » (dixit Pierre Conesa, La fabrication de l’ennemi, ou comment tuer avec sa conscience pour soi). Une figure diabolique et diabolisée qui n’a que peu, si pas du tout de rapport avec le personnage réel attaqué. Au point que celui-ci peut légitimement se demander quand il lit sa fausse bio, s’il s’agit réellement de lui !

Très controversé dans les métropoles impérialistes (il est une cible régulière pour son action anti-impérialiste des médias de l’OTAN, de ceux des Réseaux Sorös ou des Think-tanks des « vitrines légales de la cia »), Luc MICHEL, qui dit de lui « qu’il sert de l’eau brûlante ou l’eau glaciale, mais jamais de l’eau tiède », est un géopoliticien reconnu et salué en Russie, Iran ou Afrique. Où de nombreux chefs d’Etat, premiers ministres, ministres et secrétaire-généraux l’ont officiellement reçu (notamment les présidents Obiang Nguema Mbasogo, Idriss Deby Itno, Josepk Kabila, Pierre Nkurunziza ou FA Touadera). Toujours « sur les routes de la révolution », il a mené des activités politiques et académiques dans 23 pays européens (UE et CEI), dans plus de 15 pays africains (où il crée souvent le débat politique), et même au Canada.

Wikipedia n’aime pas Luc MICHEL, mais le place sur sa page « les géopoliticiens » parmi les 41 théoriciens qui du XIXe au XXIe sièclrs ont défini la Science géopolitique :
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:G%C3%A9opoliticien

* ENTRE « LEGENDE NOIRE » ET MEDIAMENSONGES, LA VERITABLE BIOGRAPHIE DE LUC MICHEL !
http://www.lucmichel.net/2014/03/22/luc-michel-entre-legende-noire-et-mediamensonges-ma-veritable-biographie/

Ainsi le GRIP mentionne Luc MICHEL et EODE-TV comme sources dans une analyse sur la pénétration russe en Afrique, intitulée « Le retour militaire de la Russie en Afrique subsaharienne : quels fondements ? » :
https://grip.org/le-retour-militaire-de-la-russie-en-afrique-subsaharienne-quels-fondements/

Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ)

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire – Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme
(Vu de Moscou, Téhéran et Malabo) :
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