Le Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
de LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ)/
2022 05 04/ Série IV/
(avec Pars Today)

Le pari de 33 milliards de dollars de Biden sur l’Ukraine : l’effondrement de l’économie américaine ou l’éviction de la Russie ?

#I /
LES BUTS DE GUERRE SUICIDAIRES DES USA

Les économistes américains estiment que l’allocation d’une aide de 33 milliards de dollars à l’Ukraine par l’administration Biden marque le début d’un nouveau marasme économique aux Etats-Unis.

UN NOUVEAU MARASME ECONOMIQUE AUX ETATS-UNIS. ?

. Jeudi dernier, le président américain, Joe Biden, a déclaré avoir attribué une aide de 33 milliards de dollars à Kiev ; la nouvelle aide équivaut à la moitié du budget total de la Défense russe et à la moitié du budget annuel du département d’État américain.

Pour rappel, l’aide financière de Washington est estimée à plus de 200 millions de dollars par jour. Des analystes estiment que ce geste du président Biden poserait des risques importants pour l’économie des Etats-Unis d’Amérique et la sécurité nationale.

Les autorités de la Maison Blanche poursuivent maintenant des rêves plus ambitieux, dont le plus important est « d’affaiblir » la Russie et de préserver la souveraineté de l’Ukraine. Cependant, une question importante préoccupe les analystes américains : le soutien financier et militaire de Washington à l’Ukraine affectera-t-il la sécurité financière et économique des États-Unis ?

L’OCCIDENT, GRAND PERDANT DE LA GUERRE UKRAINIENNE

Selon l’analyste militaire Daniel Davis, le nouveau soutien financier des Etats-Unis à l’Ukraine entraînerait de nombreuses retombées négatives : la livraison de chars, de véhicules blindés d’infanterie et d’obus d’artillerie à l’Ukraine ne changera en rien le cours de la guerre actuelle au Donbass. La seule chose que la partie américaine pourrait espérer est le soutien tous azimuts de l’Occident au gouvernement de Kiev ainsi que l’envoi d’armes lourdes pour l’armée du voisin de la Russie. Il n’en demeure pas moins que cette aide militaire ne pourra pas garantir la défaite de la Russie, mais elle sera susceptible de ralentir l’avancée des troupes russes.

En dépit du soutien de l’Occident, les soldats de Zelensky sont toujours pris pour cible par l’armée russe, et les villes ukrainiennes sont progressivement détruites et le pays ne pourra pas reprendre une vie normale.

Si cette guerre est mise dans une impasse, ce n’est pas seulement les citoyens ukrainiens qui en souffriront. Plus ce conflit se poursuivra, plus la situation des Occidentaux, et en particulier du peuple américain et des européens, s’empire de jour en jour. En tout cas, le soutien de l’Occident aux Ukraine ne sera pas sans coût, mais il resserra encore plus l’étau autour des citoyens américains et européens financièrement parlant.

Selon Federal Reserve, l’économie américaine a reculé de 1,4 % ce dernier trimestre, et c’est la pire performance depuis le début de la pandémie du Covid-19 en 2020. Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit que l’inflation aux États-Unis atteindra 7,7 % cette année et 5,3 % dans la zone euro. Les soucis sur la hausse des prix poussent les investisseurs à vendre leurs obligations. Le rendement des titres du Trésor à 10 ans a atteint 2,94% mardi, ce qui n’est jamais survenu depuis fin 2018. Le prix de chaque baril de pétrole a augmenté de 50 % en 2021 et a atteint le niveau historique le plus élevé dans de nombreux pays. La situation devrait s’aggraver en été pour les consommateurs américains et européens.

PAR AILLEURS, LES PRODUCTIONS AGRICOLES DEVRAIENT BAISSER ET LES SANCTIONS OCCIDENTALES VISANT LE PETROLE ET LE GAZ RUSSES N’AURONT POUR CONSEQUENCE QUE DE PLONGER L’EUROPE DANS UNE NOUVELLE CRISE.

La hausse des prix du pétrole à plus de 100 dollars le baril a bouleversé les équations commerciales. Ils pourraient atteindre 240 dollars le baril d’ici cet été. La hausse des prix du carburant augmentera naturellement les frais d’expédition aux États-Unis. L’Amérique doit s’attendre à une grave tempête économique.

Auparavant, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a affirmé que la politique américaine consistait à affaiblir l’armée russe par des aides financières et militaires aux Ukrainiens. Les partisans de cette politique croient que la poursuite d’une telle stratégie portera atteinte aux Russes.

Daniel Davis estime que les États-Unis devraient mettre fin à la guerre en cours, au lieu de mettre le feu aux poudres. A l’en croire, la poursuite de la guerre n’aura pour effet que de provoquer les souffrances du peuple et d’endiguer la fin de la crise actuelle. La poursuite de la guerre accélèrera également la tendance à la hausse des prix du pétrole et des denrées alimentaires. Une vraie récession est en cours !

#II/
L’UNION DITE « EUROPEENNE » VA PERDRE LA GUERRE

Ce vendredi 29 avril, dans « Il faut qu’on parle » sur DH Radio, Maxime Binet a reçu Bruno Colmant, économiste :

« EN EUROPE, ON EST PARTI POUR 10 ANS DE GRANDE MISERE SOCIALE, MILITAIRE ET ECONOMIQUE »

Bruno Colmant, économiste :

« La Russie a coupé les vannes de gaz à la Pologne et à la Bulgarie. Les Européens ont-ils peur pour les autres pays de l’Union ? « Bien sûr. La Russie gagne beaucoup d’argent avec l’augmentation du prix du gaz et du pétrole. Ce qui explique pourquoi elle ne se porte pas si mal. D’autre part, les Russes vont rendre l’approvisionnement incertain », explique l’économiste Bruno Colmant. Avant de poursuivre: « Ils vont le faire osciller en fonction des amis, des ennemis. Nous allons être en situation d’hésitation permanente et donc de dépendance complète et accrue. Finalement, nous sommes les perdants de ces hésitations imposées par la Russie. Toute augmentation du prix du gaz et du pétrole, c’est du pouvoir d’achat qui part de chez nous vers la Russie. »

« Les Européens analysent l’utilité d’un embargo sur le pétrole envers la Russie. Cette dernière pourrait rétorquer avec un embargo en stoppant les livraisons de gaz européennes. « On est dépendant de la Russie. En Belgique, on le sent un peu moins parce que notre gaz vient essentiellement de Norvège et des Pays-Bas, mais l’approvisionnement russe est absolument indispensable. Même le gaz liquéfié des Américains ne représente qu’un dixième de ce qu’on apporte de la Russie. Ce qui veut dire que la voie diplomatique et commerciale sera incontournable pour sortir de ce conflit », commente Bruno Colmant.

LE CONFLIT VA-T-IL ENCORE AGGRAVER LA SITUATION ECONOMIQUE ?

L’économiste Bruno Colmant estime que l’on se trouve dans le pire scénario guerrier. « À savoir une guerre entre l’Occident et la Russie, sur le sol européen. Je crois que ce conflit s’aggrave en quelque chose d’une beaucoup plus grande envergure que ce que l’on voit maintenant en Ukraine. C’est une guerre des tranchées, comme à Verdun. »

Il faut qu’on parle de la possible réaction de Vladimir Poutine dans le conflit ukrainien avec Bruno Colmant :

« Économiquement, peut-on se permettre une telle guerre sur le long terme, demande Maxime Binet à Bruno Colmant. « La Guerre, c’est d’abord une question d’alliance. Je vois arriver un scénario caractérisé par le fait que l’Europe sera éreintée militairement, épuisée socialement, rongée par une inflation alimentaire et énergétique. C’est un conflit qui peut durer très longtemps ». Avant de poursuivre: « Je suis très inquiet du rôle des Américains dans ce conflit. Ils nous ont placés dans le pire scénario militaire, à savoir que les Russes et les Américains se font une guerre par procuration, sur le sol européen. Je crois qu’on va souffrir pendant très très longtemps et que cela va avoir des conséquences gigantesques. On est parti pour 10 ans de grande misère sociale, militaire et économique. »

LE PATRON DE BASF :
« CESSER NOS IMPORTATIONS DE GAZ RUSSE CAUSERAIT DES DEGATS IRREVERSIBLES A L’ECONOMIE NATIONALE »

Martin Brudermüller s’est dit opposé à un éventuel embargo sur le gaz russe :

« Si nous cessons nos importations de gaz russe du jour au lendemain, cela va engendrer des dégâts irréversibles à l’économie nationale », a-t-il indiqué vendredi à l’occasion de l’assemblée générale de l’entreprise chimique allemande. Dans le pire des cas, BASF serait même amenée à interrompre sa production au sein de son usine phare à Ludwigshafen (ouest). M. Brudermüller se range donc derrière la position de son gouvernement, qui s’est montré opposé à un tel embargo. L’Allemagne est très dépendante du gaz russe, poursuit le CEO. « La Russie couvre environ la moitié de la consommation en gaz de l’Allemagne. Les livraisons de gaz russe sont donc à la base de la compétitivité de notre industrie, en ce compris celle de BASF à Ludwigshafen. C’est une réalité. »

Le groupe, qui possède également un site important dans le port d’Anvers, n’achète pas du gaz ou du pétrole directement à la Russie, mais bien auprès de fournisseurs occidentaux dont le portefeuille est composé de gaz russe :

« Pour être clair: il n’y a pas d’alternative à court terme au gaz russe », ajoute M. Brudermüller. Selon le responsable, les autorités doivent tout mettre en oeuvre pour réduire aussi vite que possible cette dépendance, BASF même étudiant des scénarios pour ses différentes implantations. Mais cela ne peut pas se faire en poussant sur un bouton, ajoute-t-il.

Le groupe mise entre-temps sur les hausses de prix pour compenser sa facture énergétique élevée. « Les clients ne trouvent pas ça drôle, mais ils vont payer », a-t-il assuré. BASF a fait état vendredi de profits en forte baisse au premier trimestre, plombé par la guerre en Ukraine et l’abandon du projet de gazoduc Nord Stream 2, malgré de solides résultats opérationnels, portés par une demande et des prix plus élevés. L’entreprise a dégagé, entre janvier et mars, un bénéfice net de 1,2 milliard d’euros, en baisse de 28,9 % sur un an, en raison de « la guerre en Ukraine et de ses conséquences politiques », a détaillé BASF dans un communiqué.

#III/
LE COUT DE L’HIVER GAZIER DISSIMULE PAR LES FOUS IRRESPONSABLES DE BRUXELLES

Les opérateurs européens d’infrastructures gazières se prép« arent à tous les scénarios pour l’hiver prochain, y compris un scénario sans gaz russe du tout » et « des coupures d’approvisionnement pour les consommateurs », a déclaré Torben Brabo…

« SANS LE GAZ RUSSE, NOUS SOMMES PROBABLEMENT DANS LA PIRE SITUATION », SELON UN CAPITAINE D’INDUSTRIE

Le PDG du gestionnaire du réseau de transport de gaz au Danemark et le président de Gas Infrastructure Europe (GIE). Il s’est entretenu avec Frédéric Simon d’EURACTIV en marge de la conférence annuelle du GIE à Budapest.

QUELLES SONT LES PERSPECTIVES EN MATIERE DE GAZ POUR L’HIVER PROCHAIN  ? QUE FAIT L’INDUSTRIE POUR S’ASSURER QUE LES STOCKS DE GAZ SOIENT AUSSI PLEINS QUE POSSIBLE  ?

« Ce que nous faisons pour l’hiver prochain est ce que nous avons toujours fait. Et nous le faisons généralement si bien que nous n’y pensons même pas.

Or, nous sommes actuellement dans une situation très grave causée par l’invasion de la Russie en Ukraine. Et la plus grande incertitude est de savoir si nous aurons du gaz russe ou pas l’hiver prochain ».

Travaillez-vous en supposant qu’il n’y aura pas de gaz russe du tout  ?

« Depuis de nombreuses années, nous sommes obligés d’examiner des scénarios de perturbation hivernale, notamment dans le cadre des perspectives d’approvisionnement réalisées par l’ENTSOG [Réseau européen des gestionnaires de réseau de transport de gaz, ndlr]. Et naturellement, au cours des dernières semaines, la Commission européenne a demandé aux sociétés d’infrastructure d’ajouter un nouveau scénario, à savoir l’absence totale de gaz russe.Près de la moitié (45 %) de tout le gaz consommé en Europe est actuellement importé de Russie. Et il n’est pas possible de tout remplacer en cas d’arrêt des approvisionnements russes. »

CELA SIGNIFIE-T-IL QUE LES CONSOMMATEURS EUROPEENS DOIVENT SE PREPARER A UN RATIONNEMENT  ?

« Le gaz représente 25 % de la consommation énergétique globale européenne. Donc, les 45 % de gaz en provenance de Russie sont probablement encore pires, car ils représentent environ 10 % de toute l’énergie consommée en Europe. Bien sûr, la répartition n’est pas uniforme, de sorte que certains pays et régions seront beaucoup plus touchés que d’autres ».

« La principale conclusion que je tire de la récente conférence annuelle du GIE est que les calculs fournis par le plan REPowerEU de la Commission européenne ne sont probablement pas tout à fait corrects. Si vous regardez les chiffres de l’approvisionnement russe, les chiffres de l’approvisionnement en GNL, les projections de biométhane — ils sont tous assez optimistes. Cela signifie que nous ne pouvons probablement pas acheter autant de GNL que ce qui est actuellement envisagé dans REPowerEU. Et ainsi de suite. »

Voulez-vous dire que les scénarios de diversification du gaz de la Commission sont basés sur des estimations erronées  ?

« Disons qu’ils devraient probablement être considérés davantage comme un objectif — quelque chose que nous devrions viser. Si vous écoutez attentivement les personnes du secteur des infrastructures GNL, elles disent que le marché présente différentes caractéristiques qui rendent impossible l’atteinte de ces chiffres élevés. La moitié de l’objectif pourrait être atteinte assez facilement, mais plus que cela semble difficile.

« Les États-Unis, par exemple, n’ont pas la capacité de liquéfaction nécessaire pour livrer les 15 milliards de mètres cubes de GNL supplémentaires dont ils parlent. En ce qui concerne le Qatar et les producteurs du Moyen-Orient, leur capacité de production est déjà vendue à d’autres consommateurs, et nous devrions donc la leur racheter, ce qui est plus difficile. »

En ce qui concerne le biométhane, les 35 milliards de m3 mentionnés dans le plan REPowerEU semblent également très optimistes. Il s’agit toutefois de chiffres pour 2030, ce qui laisse au moins sept ans à l’industrie pour les atteindre ?

« Bien sûr, mais il faut garder à l’esprit que tous les objectifs fixés pour le biométhane au cours des dix dernières années n’ont jamais été atteints parce que c’est tout simplement difficile, ou parce que le secteur n’a pas bénéficié du soutien financier adéquat. »

« SANS LE GAZ RUSSE, NOUS SOMMES PROBABLEMENT DANS LA PIRE SITUATION QUE NOUS AYONS JAMAIS CONNUE EN EUROPE »

« Heureusement, nous avons un très bon règlement sur la sécurité de l’approvisionnement, qui stipule les consommateurs protégés et non protégés. Et cela sera utilisé.

Comment la protection des consommateurs fonctionne-t-elle en pratique  ? Je comprends que les ménages sont la priorité absolue et que certaines industries peuvent être temporairement déconnectées du réseau à certains moments, n’est-ce pas  ?

« Le règlement fournit un cadre permettant à chaque État membre de l’UE de mettre en place des clients protégés et des clients non protégés. La protection la plus élevée concerne la chaleur à des fins résidentielles, les écoles, les hôpitaux, les services sociaux, etc. et ensuite la chaleur pour les industries. »

« Et ensuite, chaque pays peut le mettre en œuvre différemment. Par exemple, dans certains pays, les exploitations laitières seront prioritaires car elles ont une valeur sociale essentielle dans ce pays en particulier. De nombreux pays ont mis en œuvre ce système assez rapidement, en se basant sur des scénarios d’hiver froid ou sur l’hypothèse que le gaz pourrait être coupé pendant 30 jours maximum. Or, nous devons partir de l’hypothèse que nous pourrions être privés de notre principal fournisseur pendant 365 jours, tout en ayant un hiver froid. »

« Maintenant, la question clé de notre point de vue est de savoir quand le gaz russe s’arrête de circuler  ? Est-ce en mai, juin ou juillet  ? Et du point de vue du secteur gazier, le plus tard sera le mieux, car cela nous laissera le temps de remplir le stockage autant que possible. Cela signifie que nous serions dans une situation extrêmement grave si l’approvisionnement russe était coupé maintenant. Nous devrions alors envisager de réduire l’approvisionnement des consommateurs interruptibles afin qu’ils cessent de recevoir du gaz. »

« Dans certains pays, il faudrait même couper les industries pendant l’été afin d’assurer l’approvisionnement des clients protégés pour l’hiver prochain. Même s’il y avait suffisamment de gaz sur le papier, il faudrait couper l’approvisionnement de certains clients pour que les clients protégés soient couverts plus tard. »

LE RATIONNEMENT EST-IL EGALEMENT ENVISAGE POUR LES CLIENTS PROTEGES COMME LES MENAGES  ?

« Dans certains pays, les GRT (gestionnaires de réseaux de transport) incluent dans leur planification une éventuelle interruption de l’approvisionnement pour les clients protégés également. Nous nous sommes donc préparés à cela, mais uniquement dans des situations extrêmes, après que le gaz ait été coupé aux clients interruptibles. D’autres pays ont fait de même, il y a donc des mécanismes en place, c’est certain. »

« Pour en revenir aux importations de GNL, il existe également des goulets d’étranglement dans le système des GRT européens. Actuellement, nous disposons d’une infrastructure construite il y a 30 ou 40 ans pour importer du gaz principalement de Russie et le redistribuer d’est en ouest au reste de l’UE. Et maintenant, nous sommes dans une situation où l’on nous demande de faire l’inverse. Mais l’infrastructure n’a pas été conçue et construite pour cela. »

Quels sont les autres goulets d’étranglement  ?

« Les principaux problèmes se situent entre l’Europe de l’Est et de l’Ouest et la diagonale allant vers le Sud. Parce que le gaz russe vient de l’est et ensuite les gazoducs deviennent de plus en plus fins au fur et à mesure que le gaz est livré à l’ouest, où les livraisons norvégiennes et le GNL arrivent sur terre. Pendant ce temps, le sud est l’endroit où le gaz nord-africain arrive et où la plupart des terminaux GNL sont situés, dans la péninsule ibérique. C’est donc au milieu de l’Europe que l’on trouve certains des goulets d’étranglement. En général, les pays enclavés n’ont pas de connexions suffisantes avec les ports GNL. »

« LES CHIFFRES DONT NOUS DISPOSONS SUR LA CAPACITE D’IMPORTATION PEUVENT EGALEMENT ETRE ERRONES CAR ILS ONT TRADITIONNELLEMENT ETE CALCULES DE MANIERE PRUDENTE »

« Et si les GRT recalculent la capacité d’importation de GNL avec un état d’esprit plus optimiste, peut-être arriveront-ils à des chiffres plus élevés. Par exemple, entre la Belgique et l’Allemagne, ils ont été capables de faire circuler le double de la quantité de gaz qui était auparavant le maximum historique. La physique permet de faire plus que ce qui a été fait historiquement. Nous devons donc probablement recalculer notre capacité de transmission maximale. Et nous devons la calculer non seulement annuellement mais aussi trimestriellement, mensuellement ou hebdomadairement. Parce que si nous avons, disons, un mois de novembre chaud, nous pouvons encore injecter beaucoup de gaz dans le stockage. Si, par exemple, nous n’atteignons pas le niveau de remplissage de 80 % du stockage le 1er novembre 2022, nous pouvons peut-être encore améliorer la situation en décembre, en fonction des conditions météorologiques. »

« LA CONSTRUCTION DE NOUVEAUX TERMINAUX D’IMPORTATION DE GNL PREND AU MOINS 3 A 5 ANS »

« Cela signifie cinq ans, pendant lesquels les gens pourraient avoir des difficultés à chauffer leurs maisons. »

Bien sûr, mais les importations de l’UE en provenance de Russie sont de 150 milliards de m3…

Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ)

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
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