Karel Huybrechts pour
Le Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
de LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ)/
2022 11 09/ Série IV/

Depuis 2012, la Russie soumet un texte dénonçant la « glorification du nazisme ». Cette année, alors que Moscou a justifié son invasion de l’Ukraine par sa volonté de « dénazifier » ce pays, de nombreux pays occidentaux ont décidé de voter contre. Les masques tombent !

Comme chaque année depuis 2012, la Fédération de Russie a soumis, vendredi 4 novembre, un projet de résolution devant l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) « contre la glorification du nazisme, exhortant à la vigilance face aux formes modernes de la xénophobie et de la réhabilitation du IIIe Reich ».

Cette résolution non contraignante a été adoptée par une majorité de pays (105 voix pour, 52 contre, 15 abstentions) lors de la 77e session de la commission des affaires sociales, humanitaires et culturelles de l’Assemblée générale de l’ONU, communément appelée « troisième commission ». Parmi les pays qui ont voté contre ce texte figurent notamment la France et l’ensemble des Etats européens. Ce que certains observateurs connus pour leurs positions proches du Kremlin se sont empressés de condamner sur les réseaux sociaux, accusant le Quai d’Orsay d’être « aux mains et suiveur des Etats-Unis ».

Chaque année, cette résolution est entérinée à une large majorité. Elle avait été adoptée le 16 décembre 2021 par 130 voix pour, 2 contre (Etats-Unis et Ukraine) et 49 abstentions. Si la France a effectivement voté cette année contre le texte pour la première fois, elle n’a jamais voté pour et s’était toujours abstenue, comme beaucoup d’autres pays occidentaux.

C’est le cas de tous les pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord, exceptée la Turquie, qui s’est abstenue.

Le Canada et les Etats-Unis (seul pays à avoir voté systématiquement contre ces résolutions depuis dix ans) ont, de leur côté, justifié leur opposition à ce projet de résolution, estimant qu’il visait à « légitimer un discours basé sur la désinformation » (sic).

Comme nous l’expliquions déjà en mars, ce n’est pas la première fois que l’objet de ce texte, en apparence très consensuel, provoque des tensions au sein de l’ONU. En 2017, le compte rendu de l’Assemblée générale faisait état de « débats vifs », et le résultat du vote suscite régulièrement la déception et les « regrets » de la Russie.

Du côté de l’Ukraine, qui s’était abstenue en 2012 et 2013, la bascule vers le « non » s’est faite en 2014, année de la révolution de Maïdan, de l’annexion de la Crimée et du début de la guerre du Donbass.

Le nazisme occupe une place centrale dans l’historiographie officielle russe, que Vladimir Poutine a promue avec sept lois mémorielles depuis 2000.

Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ)

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
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