Le Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
de LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ)/
2022 11 10/ Série IV/
* Ecoutez aussi Luc Michel sur RADIO.LUCMICHEL/
PCN-НОП/ PODCAST/ GEOPOLITIQUE ANTI-NATO/ LUC MICHEL : LE COUT DE LA GUERRE AMERICAINE EN UKRAINE, VERS UN HIVER DE MANIFESTATIONS ET DE GREVE ?
https://www.podcastics.com/podcast/episode/radiolucmichel-pcn-nop-podcast-geopolitique-anti-nato-luc-michel-le-cout-de-la-guerre-americaine-en-ukraine-vers-un-hiver-de-manifestations-et-de-greve-210252/
ECOUTEZ LE PATRON DE TOTALENERGIES, PATRICK POUYANNE, DEVANT LES DEPUTES FRANCAIS CE 9 NOVEMBRE :
« TotalEnergies reste en Russie pour le « bien-être » de l’Europe », affirme son PDG !
Le patron de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a défendu mercredi devant les députés le maintien du contrat de gaz naturel liquéfié (GNL) conclu par son groupe avec la Russie, affirmant qu’il servait avant tout au « bien-être » des Européens.
Pour contrer le tarissement du gaz russe acheminé par gazoduc, l’Europe qui en était très dépendante a dû diversifier ses approvisionnements en recourant au gaz naturel liquéfié (GNL), en provenance des Etats-Unis mais aussi de Russie notamment. Ce contrat est justifié par la responsabilité d’amener du GNL en Europe », a souligné le PDG de TotalEnergies devant les députés de la commission des Affaires étrangères. « Si nous continuons à rester en Russie, c’est parce que nous avons un contrat de gaz naturel liquéfié, et c’est pour le bien-être des populations européennes, pour assurer la sécurité d’approvisionnement de l’Europe », a-t-il dit.
Pendant plus de deux heures, M. Pouyanné a été passé sur le gril des questions des parlementaires de l’Assemblée nationale sur ses projets et intérêts parfois controversés à l’étranger, comme en Russie mais aussi en Ouganda et en Tanzanie. Le PDG a toutefois minimisé le poids de la Russie pour Total, « pas importante » pour l’entreprise, qui pourrait d’ailleurs en partir « demain matin » selon lui. « Depuis le début de l’année, nous nous sommes désengagés progressivement de tous les projets qui avaient uniquement une vocation domestique (sur ordres !), nous en sommes sortis », a-t-il assuré. Il ne reste selon lui « qu’une participation dans l’usine de Yamal LNG, et ce fameux contrat de GNL » qui est « européen ».
« La Russie, cette année, c’est 2% de notre cashflow, si vous pensez que le PDG de TotalEnergies n’a pas envie d’arrêter cette situation pour 2%… mais aujourd’hui pour arrêter ce contrat unilatéralement, je ne sais pas le faire car j’ai un engagement d’enlèvement de ce GNL », a développé M. Pouyanné. « Si nous l’arrêtons, la situation de l’Europe qui a cette année importé 70% du GNL russe ne s’améliorera pas du tout », a-t-il poursuivi.
« Il y a deux solutions pour en sortir: soit la Russie nous exproprie, soit l’Europe décide de sanctionner le gaz russe », a-t-il ajouté.
M. Pouyanné a estimé en outre que « la vision du camp occidental sur le conflit (en Ukraine) n’était pas du tout partagée par l’immense majorité du reste du monde qui nous regarde comme si on en était coresponsable, parce qu’on n’aurait pas fait ce qu’il fallait ».
ECOUTEZ LE GENERAL PIERRE DE VILLIERS, ANCIEN CHEF D’ÉTAT-MAJOR DES ARMEES FRANÇAISES (BFMTV ET LE FIGARO CE 10 NOV.) :
«La guerre en Ukraine n’est pas dans l’intérêt des pays européens», estime le général Pierre de Villiers !
« Certainement pas de la France, peut-être des Américains», ajoute ce mercredi l’ancien chef d’état-major des Armées qui estime que «l’enjeu, c’est d’arrêter l’escalade» …
Pierre de Villiers, ancien chef d’État-Major des Armées, a estimé sur BFMTV ce mercredi 9 novembre que «la guerre en Ukraine n’est pas dans l’intérêt des Européens, certainement pas de la France, peut-être des Américains». Une position qu’il développe dans son dernier ouvrage Paroles d’honneur. Le général y assure que «cette guerre n’est pas la nôtre» et regrette un alignement trop systématique sur les vues américaines. Néanmoins, il espère «une solution diplomatique par le haut».
« L’enjeu de mon point de vue, c’est d’arrêter l’escalade. Depuis le 24 février, nous sommes dans une escalade permanente », a-t-il abondé sur BFMTV.
Huit mois après le déclenchement de «l’opération militaire spéciale», aucun traité de paix n’est en ligne de mire. Les négociations en Biélorussie et par l’intermédiaire turc n’ont pas abouti. Seul un accord sur la reprise des exportations céréalières, sous l’égide de l’ONU et d’Ankara, a été signé. Et encore, l’Ukraine a exigé de ne pas signer le même document que la Russie.
LES GUERRES DES USA SONT DES GUERRES CONTRE LA ‘GRANDE-EUROPE’ ET POUR LA DOMINATION DE L’EURASIE AU XXIe SIECLE. OU COMMENT LES POLITICIENS DE L’UE ET DE L’OTAN FONT CES GUERRES CONTRE LES INTERETS VITAUX DE LEURS PEUPLES …
Des « guerres de Yougoslavie » à l’Ukraine, les USA, servilement suivi par les politiciens de l’OTAN, se sont engagés dans une série de guerre contre les intérêts de la Grande-Europe (1). Après la Yougoslavie, il y aura l’Afghanistan, l’Irak, le soi-disant « printemps arabe » et l’Ukraine. Où les valets européens de Washington ont contribué directement à la destruction de leurs alliés géopolitiques potentiels, aux systèmes socio-politiques ou économiques les plus proches d’eux. Des jeunes européens – et notre cœur saigne devant leur sacrifice inutile au service d’intérêts qui ne les concernent en rien – sont allés et vont mourir toujours pour Washington !
LES GUERRES AMERICAINES CONTRE LA ‘GRANDE-EUROPE’
Les guerres des USA sont en effet des guerres contre la « Grande-Europe » (de Vladivostok à Reykjavik, le concept géopolitique d’où est issu le Néoeurasisme) et pour la domination de l’Eurasie au XXIe siècle. Ce qui implique aussi le contrôle des sources d’énergie (Pétrole, Gaz, Uranium) et de leurs voies d’acheminement.
Le grand théoricien de l’impérialisme américain au XXIeme siècle est Zbigniew BRZEZINSKI (2) dont le domaine est la géostratégie et la géopolitique et qui publie “The Grand Chessboard” en 1997, titré en français “Le grand échiquier. L’Amérique et le reste du monde” pour son édition française. La réflexion de BRZEZINSKI est centrée sur les conditions géopolitiques de la puissance américaine et de son contrôle sur l’Eurasie, le “grand échiquier” où Washington doit éliminer tout rival potentiel ou réel.
Pour maintenir leur leadership, qui n’est rien d’autre que la domination mondiale, les USA doivent avant tout maîtriser le “grand échiquier” que représente l’Eurasie, où se joue l’avenir du monde. Cette maîtrise repose sur la sujétion de l’Europe occidentale, étroitement liée aux USA dans un ensemble politico-économique occidental, la communauté atlantique cadenassée par l’OTAN. Le géopoliticien de la « Grande-Europe » Jean THIRIART (3) parlait de l’OTAN « non comme d’un bouclier mais d’un harnais pour l’Europe ». Elle repose aussi sur l’isolement de la Russie qu’il faut affaiblir irrémédiablement et démembrer.
Le danger mortel pour les USA, puissance extra-européenne à l’origine de par sa situation même, serait d’être expulsée d’Europe occidentale, sa tête de pont en Europe. Dans cet objectif, tout rapprochement de l’Europe et de la Russie, toute union eurasienne, sans même parler de fusion comme l’évoquait THIRIART et notre « Ecole Euro-soviétique » de Géopolitique (1982-1992), doit être empêchée par tous les moyens. Zbigniew BRZEZINSKI écrit : “L’Europe est la tête de pont géostratégique fondamentale de l’Amérique. Pour l’Amérique, les enjeux géostratégiques sur le continent eurasien sont énormes. Plus précieuse encore que la relation avec l’archipel japonais, l’Alliance atlantique lui permet d’exercer une influence politique et d’avoir un poids militaire directement sur le continent. Au point où nous en sommes des relations américano-européennes, les nations européennes alliées dépendent des Etats-Unis pour leur sécurité. Si l’Europe s’élargissait, cela accroîtrait automatiquement l’influence directe des Etats-Unis. A l’inverse, si les liens transatlantiques se distendaient, c’en serait finit de la primauté de l’Amérique en Eurasie.” Tout ceci est plus que jamais actuel. Et les discours simpliste sur le « recentrage géopolitique sur le pacifique » sont une erreur grave d’appréciation. Ce qui fait la superpuissance américaine, depuis 1945, c’est l’addition des deux économies nord-américaine et européenne.
UN IMMENSE CHAOS GEOPOLITIQUE
Les guerres au Sahel ou contre la Jamahiriya libyenne, comme celles contre l’Afghanistan et l’Irak, sans oublier celle en cours contre la Syrie ba’athiste et la Russie en Ukraine, et avant elles, la guerre d’Afghanistan contre les soviétiques et les « guerres de Yougoslavie » sont avant tout des « guerres contre la Grande-Europe », pour reprendre les termes du Général Von Lohausen, le géopoliticien allemand ami de Jean Thiriart. Une guerre menée par les collaborateurs « européens » de Washington, les politiciens de l’OTAN et de son appendice politique, la pseudo UE. Une UE qui a échangé un projet pacifique (« plus jamais de guerre entre européens ») pour un environnement géopolitique chaotique et déstabilisateur, qui ne profite qu’à Washington, Tel-Aviv, leurs alliés « arabes » et quelques multinationales.
Le résultat de ce « grand jeu » (de dupes), de l’afghanistan des Années ‘80, en passant par les « guerres de Yougoslavie », au « printemps arabe » et à l’Ukraine c’est un immense chaos géopolitique :
* Les USA gagnants et les djihadistes en pleine expansion !
* Qui a perdu ? Tous les autres …
L’Europe-croupion de l’UE – qui est devenue tout sauf l’Europe – qui participe avec le sang de ses fils et l’argent de ses économies en crise aux guerres des USA contre la ‘Grande-Europe’, c’est-à-dire contre l’avenir de ses peuples.
La Russie, encore plus encerclée, qui a perdu son allié libyen en 2011 (l’aveuglement de Moscou en Libye et les erreurs des libéraux au sein du gouvernement Medvedev n’a pas été une erreur mais un crime), et a du s’engager directement aux côtés de son allié syrien déstabilisé en 2013 et en Ukraine, préventivement, cette année. Ce qui a plongé Moscou dans les sanctions occidentales, la guerre économique et l’a éloignée de l’UE, son complément géopolitique.
Les régimes nationalistes révolutionnaires arabes (les alliés géopolitiques naturels de la ‘Grande-Europe’) – Jamahiriya libyenne, Irak ba’athiste, Syrie ba’athiste, Algérie – détruits ou fragilisés.
NOTES :
(1) Le général et géopolitologue autrichien Lohausen (1907-2002), ancien membre de l’Etat major du Maréchal Rommel, proche des patriotes anti-nazis du 20 juillet 1944, s’inscrit dans la suite des thèses géopolitiques de Jean Thiriart sur « l’Europe de Vladivostok à Dublin ». Jordis VON LOHAUSEN a écrit des pages élogieuses sur le projet européen de THIRIART dans les Années 1960-75, sous le titre « REICH EUROPA », en Français « L’EMPIRE D’EUROPE ». Nous avons largement diffusé cette longue analyse publiée en Allemand et l’avons traduite en Français, Anglais, Italien, Espagnol et Russe.
Le livre principal de géopolitique du général, « MUT ZUR MACHT. DENKEN IN KONTINENTEN » (Vowinckel, Berg am See, 1979), traduit pour la petite histoire en Français par une des secrétaires de THIRIART, s’inscrit dans l’Ecole d’HAUSOFER, mais reprend aussi de nombreuses conceptions de THIRIART. LOHAUSEN parle notamment de « l’Europe de Madrid à Vladivostok ». Dans l’exemplaire offert par LOHAUSEN à THIRIART en 1983 (et qui m’a été légué avec sa bibliothèque en 1999) figure la dédicace suivante : « En respectueux hommage à un grand Européen ».
LOHAUSEN a aussi visiblement été influencé, comme Thiriart et moi-même, par le concept du « Grand Espace continental de Flessingue à Vladivostok » de Ernst NIEKISCH. Dont on méconnaît profondément l’influence sur les jeunes officiers allemands des Années 1930-34, qui recherchaient une alternative au Nazisme (notamment avec les initiatives du Général SCHLEICHER, le « général rouge » qui voulait barrer la route à HITLER avec un Front uni des syndicats, de la Reichwehr et des nationalistes à la gauche du NSDAP », le « Quer front », le Front Transversal).
Pour Lohausen, « l’Europe puissance passe par la réunion de la grande communauté de peuples européens au sein d’un espace continental allant de ‘Cadix à Vladivostok’, il s’agit donc de construire une ‘Europe grand-eurasienne’. »
(2) Disciple de Henry KISSINGER et adepte de la “real politique” comme lui, BRZEZINSKI, d’origine polonaise, est expert au Center for Strategic and International Studies (Washington DC) et professeur à l’Université Johns Hopkins de Baltimore. Il fut conseiller du président des Etats-Unis de 1977 à 1981.
(3) « A partir des années 1960, Jean Thiriart, le politologue et géopoliticien belge bien connu, a commencé à développer en détail cette thèse d’opposition des deux continents: de l’Europe et de l’Amérique. Plus tard, ses conceptions ont été approfondies par des théoriciens militaires allemands, en particulier, par Jordis von Lohausen (…) ainsi que par certains adeptes de Charles de Gaulle. Le principe de base de cette opposition est le suivant : l’Europe, ensemble avec la Russie, contre les Etats-Unis » (DYENN, n°2 (30), Moscou, 10-18 janvier 1992).
* Cfr. aussi sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
GEOPOLITIQUE RETROSPECTIVE : LES GUERRES DES USA SONT DES GUERRES CONTRE LA ‘GRANDE-EUROPE’ ET POUR LA DOMINATION DE L’EURASIE AU XXIe SIECLE. OU COMMENT LES POLITICIENS DE L’UE ET DE L’OTAN FONT CES GUERRES CONTRE LES INTERETS VITAUX DE LEURS PEUPLES …
(LES GUERRES DE YOUGOSLAVIE III)
sur http://www.lucmichel.net/2017/11/26/luc-michels-geopolitical-daily-geopolitique-retrospective-les-guerres-des-usa-sont-des-guerres-contre-la-grande-europe-et-pour-la-domination-de-leurasie-au-xxi/
Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ)
* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire – Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme
(Vu de Moscou, Téhéran et Malabo) :
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