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2023 10 02

Nous nous concentrons sur la façon dont le terrorisme a dévasté la région du Sahel en Afrique subsaharienne, alors que des rapports indiquent que les puissances occidentales sont impliquées dans la fomentation de l’insécurité dans cette région riche en minerais.
Luc Michel, géopoliticien, nous donne plus d’explications et la chronologie du dossier.

SAHEL : LA FRANCE ACCUSEE DE SOUTENIR LE TERRORISME (PRESS TV)

« Loin de lutter contre le terrorisme, les soldats français se mettent d’intelligence avec les terroristes. Ils les entraînent, les forment, les équipent pour que ce phénomène terroriste perdure et que Paris puisse continuer à exercer son influence et à jouer au pompier qui vient éteindre le feu, alors qu’eux-mêmes attisent ce feu ».

Cette déclaration est de Namaiwa, membre du Mouvement pour la Promotion de la Citoyenneté Responsable au Niger. Le militant estime que les différentes opérations militaires de la France au Sahel ont été de véritables échecs. Il indique également que la France a plutôt attisé le feu terroriste sur le continent.

Notons que cette accusation est l’une des raisons qui ont poussé le Burkina et le Mali à mettre à la porte les forces armées françaises. Le Colonel Assimi Goita avait d’ailleurs affirmé ce 21 septembre : « Après dix ans de présence des forces étrangères sur notre sol, nous avons compris que la logique était plutôt d’entretenir l’insécurité et de nous maintenir dans la dépendance. C’est la raison fondamentale pour laquelle le peuple malien a décidé de prendre en main sa sécurité. »

Ce 24 septembre, le président français Emmanuel Macron avait annoncé le retrait de ses troupes au Niger et le rappel de son ambassadeur, maintenu en place contre la volonté des autorités nigériennes. Niamey de son côté avait salué un moment historique indiquant que les forces impérialistes et néo-colonialistes n’étaient plus les bienvenues sur son sol.

« LES AUTORITES AMERICAINES ET FRANÇAISES SONT A LA BASE DU FINANCEMENT DU TERRORISME »

Pendant que la Russie et la Chine optent pour un monde équitable, au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, d’autres veulent imposer leur hégémonie en finançant des guerres et le terrorisme, a assuré un analyste malien. De plus, l’organe onusien doit subir une réforme pour permettre une représentation du continent africain.

Soutenant le terrorisme international, les États-Unis et la France sapent le travail du Conseil de sécurité de l’ONU, a estimé Adboul Diallo, analyste et chroniqueur malien, chef de la Radio Couleurs Média.

« Les autorités américaines et les autorités françaises sont à la base du financement du terrorisme parce que le terrorisme est devenu aujourd’hui pour eux un business, donc le Conseil de sécurité n’a pas joué son rôle dans le cadre de la lutte contre ce fléau », a-t-il déclaré, revenant sur les propos du président algérien selon lequel cette instance onusienne manque d’efficacité.

Sinon, « nous n’en serions pas là aujourd’hui », poursuit l’expert malien. « Au lieu de cette lutte contre le terrorisme, les autres membres du Conseil de sécurité ne font que de la concurrence au sein même du Conseil de sécurité contre la Chine et la Russie ».

Selon Diallo, tandis que les uns souhaitent le meilleur, d’autres voudraient imposer leur suprématie au monde entier :

« On voit que la Chine et la Russie sont des pays qui voudraient donner un autre modèle enviable au monde entier vis-à-vis du Conseil de sécurité des Nations unies. Mais les autres, les trois autres membres permanents, ne veulent pas cela, ils veulent imposer leur suprématie ».

De l’autre côté, l’instance souffre du manque de représentation de la communauté internationale dans son entièreté, c’est pourquoi elle nécessite d’être réformée. Par exemple, « l’Afrique même n’a pas sa place là-dedans », alors qu’elle « a son mot à dire ».

Adboul Diallo attire l’attention sur le fait que les pays touchés par le terrorisme sont ceux qui souhaitent être souverains, tels le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

« Aujourd’hui, il faut le reconnaître, le Burkina Faso vit le même problème, les mêmes maux que le Mali. Le Mali vit les mêmes maux que le Niger. Le Burkina Faso, le Niger et le Mali s’étaient engagés ensemble jusqu’à présent dans la lutte contre le terrorisme ».

À part ces pays du Sahel, c’est aussi l’Algérie qui s’oppose à une intervention militaire au Niger, comme beaucoup d’autres nations qui aspirent à une démocratie qui « n’a jamais existé », note l’analyste.

« Donc, si la CEDEAO veut intervenir militairement au Niger, la CEDEAO trouvera devant elle les forces armées du Mali et également du Burkina Faso. Donc cela n’est pas possible. Selon lui, il n’y aura que des déclarations, des communiqués médiatisés. Mais je doute fort qu’il y ait une confrontation entre également la CEDEAO et l’Alliance des États du Sahel (AES) », a-t-il indiqué.

Dans ce contexte, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a bien fait également de rappeler en marge de l’Assemblée générale de l’ONU ce jeu hypocrite de certaines nations qui voudraient financer des guerres au lieu de financer la paix, les programmes de lutte contre la pauvreté ou des actions positives humanitaires, fait remarquer Adboul Diallo.

L’expert prend pour exemple l’Ukraine, qui n’a aucun moyen logistique d’affronter la Russie, mais qui est appuyée par les États-Unis, la France et d’autres pays d’Europe.

Pourtant, si réellement l’Occident voulait que cette guerre finisse, il devrait ne plus financer l’Ukraine, c’est-à-dire ne plus doter Kiev d’armes de guerre.

« Donc les Occidentaux sont intéressés à financer le conflit parce que ça les arrange, parce que les grandes industries de fabrication d’armes sont aux États-Unis. Et la France sert de télégraphiste pour les États-Unis pour pouvoir créer des guerres et des conflits partout à travers le monde ».

Commentant les propos du président du Nigéria Bola Ahmed Tinubu, selon lequel « l’Afrique n’est rien de moins que la clé de l’avenir du monde », l’analyste a mis en valeur les richesses dont le continent dispose.

« D’autant plus que beaucoup de matières premières viennent d’Afrique pour l’émergence de beaucoup de pays à travers le monde, de beaucoup de grandes puissances à travers le monde ».

Pourtant, c’est pour voler l’Afrique que les conflits et les guerres sont créés et sponsorisés par l’Occident, estime M.Diallo.

« Au Niger, imaginez-vous qu’il y a de l’uranium qui est exploité là-bas et que le Niger même n’arrive pas à en bénéficier […]. Mais imaginez que cet uranium est utilisé en France dans les centrales alors que le Niger même n’a même pas d’électricité ».

Pour le géopoliticien, les conflits sont créés en Afrique afin que les Africains fassent appel aux Occidentaux comme à des sapeurs-pompiers. « Et ensuite, par hypocrisie, ils vont faire semblant de nous aider. Mais leur propre but c’est de nous appauvrir », a-t-il conclu.

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