Le PCN et la libye, Kadhafi et la géopolitique :
Une analyse géopolitique et idéologique de Kornel Sawinsiki (Pologne) (1)
La version polonaise de cette conférence – avec des résumés français et anglais – a fait l’objet d’un numéro de LIBYA NEWS & FACTS (n° 2054, 17 nov. 2010), le Bulletin du CEREDD :
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Texte intégral :
L’IMPORTANCE DE LA LIBYE DANS LES CONCEPTS GEOPOLITIQUES DU PARTI COMMUNAUTAIRE NATIONAL-EUROPEEN (PCN)
Par Kornel Sawinski (2010)
1) PCN – LES CARACTERISTIQUES DU PARTI
La principale raison pour laquelle l’auteur a décidé d’examiner le rôle de la Libye dans le programme géopolitique du Parti Communautaire National-européen (PCN), est l’originalité des thèses du programme, ainsi que les conséquences futures éventuelles de l’activité du PCN, qui existe déjà plus de 30 ans. Aujourd’hui, le PCN a ses sections organisées et actives dans cinq pays européens: France, Belgique, Bulgarie, Moldavie, et Italie.
L’organisation a également ses représentants dans huit autres pays, mais dans la plupart des cas, leur activité est limitée à l’Internet. Actuellement le PCN s’efforce de construire sa section en Russie, la construction de structures en Russie était un objectif de la mission de Fabrice Béaur (le secrétaire général du PCN) qui a duré de septembre 2009, jusqu’à mars 2010. D’ailleurs, le PCN a établi des contacts avec des responsables politiques de haut rang en Ukraine, Abkhazie (1), et Transnistrie (2).
Depuis l’an 2000, les principaux objectifs du PCN sont très similaires aux objectifs du PCE de Jean Thiriart (Parti Communautaire Européen) qui a été actif de 1965 à 1969. Le PCN se définit comme une organisation destinée à construire des cadres, et à former les gens, recrutés principalement dans les milieux universitaires.
Beaucoup de publications du parti sont publiées sur l’Internet, en format. pdf. Certaines parutions sont imprimées (y compris « La Cause Des Peuples », vendu par des marchands de journaux français). Le PCN peut aussi être classé comme une organisation de type think-tank -.. Il propose des idées, des thèses, des analyses (principalement en Europe de l’Est). Dans le domaine de la l’action politique directe, le parti a apporté son soutien actif pour l’orientation pro-russe d’Abkhazie (1) et de Transnistrie (2). Le PCN est également l’une des principales forces en dehors du monde arabe (3) qui apporte son soutien au mouvement Ba’ath en Syrie (4) et en Irak (5).
L’activité du PCN peut être analysée sur deux niveaux. Le premier est le niveau d’activité politique directe, qui n’apporte pas d’effets spectaculaires en raison des limites du système de la démocratie parlementaire. Dans le domaine de l’activité politique, le PCN est orienté plutôt à la préparation de solutions radicalement révolutionnaires.
Quand on regarde la théorie géopolitique du PCN, nous voyons une autre image. Mouammar Kadhafi, est un partisan de l’unité euro-africaine. Ce concept est l’une des principales composantes de la théorie géopolitique du PCN. Selon Luc Michel, le chef et le principal idéologue du Parti, la vision libyenne de l’unité euro-africaine et de la synergie euro-arabe a un caractère avant-gardiste.
Mouammar Kadhafi reconnaît le rôle dominant de la Libye dans ce processus, considérant cet état d’Afrique du Nord comme une sorte de pont euro-africain. Selon le PCN, cette vision est en contradiction avec le programme des politiciens atlantistes de l’Union européenne, qui, comme Luc Michel a déclaré: «construisent des murs plutôt que des ponts ». « Quand les politiciens de Strasbourg et Bruxelles parlent de liberté de voyager, les droits de l’homme et ainsi de suite, leur hypocrisie est évidente. En fait, leur politique aboutit à la construction de murs qui divisent les peuples- le « mur » oriental de Schengen a divisé l’Europe en deux parties, le même «mur» existe dans le Sud, entre l’Espagne et le Maroc. A l’intérieur de l’Union européenne, la situation est similaire – au nom de la politique de l’ <<Europe à deux vitesses>>, les droits des Polonais, des Bulgares et des Roumains sont limités. Alors qu’au  temps du Troisième Reich, la propagande divisait ouvertement la population en <<La Race des Maîtres>> et les <<sous-hommes slaves>>, le processus de Barcelone, pourtant plus subtil, a un caractère similaire. L’Union pour la Méditerranée [que la Libye a rejeté – KS] procède de la même manière quand elle érige un autre mur sur la Méditerranée « (6). L’Union pour la Méditerranée, créée en juillet 2008, lors de la conférence à Paris, est une organisation que la Libye a refusé de joindre, devenant ainsi le seul pays méditerranéen à le faire. Les arguments du colonel Kadhafi ont été basés sur une comparaison de l’union au colonialisme voilé (7).
Kadhafi perçoit le territoire de la Méditerranée comme un espace d’échanges commerciaux et culturels. Il rappelle le passé, lorsque ce territoire était une entité politique unique, et Leptis Magna donna la dynastie des Sévères à l’Empire romain. Les hommes politiques européens ont oublié cela. C’est pourquoi le PCN préfère chercher l’inspiration dans la pensée de bâtisseur de ponts Kadhafi, que dans la politique de la construction de murs de l’Union européenne (8).
2) LIBYE: DU PAN-ARABISME AU PAN-AFRICANISME
Au cours de la dernière décennie, la stratégie pan-arabe de la Libye s’est terminée par un fiasco. Regardons les sources du changement des priorités du Pan-Arabisme à la pensée pan-africaine dans la politique étrangère de la Jamahiriya libyenne.
Luc Michel appelle la politique pan-arabe de Kadhafi, poursuivie à partir de la révolution de 1969, « un travail de Sisyphe » (9). Le leader libyen lui-même a émis la déclaration suivante, contenant les arguments en faveur de la Libye de quitter la Ligue arabe en 2002 : « Nous avons signé la déclaration de Djerba (10), l’intention de réaliser l’unification entre la Tunisie et la Libye. J’ai signé le traité de Hassi Messaoud avec le président de l’Algérie Houari Boumedienne (11). L’objectif de ces déclarations a été l’unification dans le cas de la reconnaissance d’Israël par l’Égypte [qui était alors le pays arabe le plus fort – KS]. L’Egypte a reconnu Israël (12), mais la Libye et l’Algérie ne s’unissent pas. Ensuite, nous avons proclamé le traité avec le Maroc à Oujda (13). Pourquoi rien n’a été vraiment atteint? Ce n’est pas la faute de la Libye – c’est la faute de nos partenaires. Anouar el-Sadate rompit le traité d’union entre l’Egypte et la Libye. Gaafar Nimeiri rompit le triple traité entre le Soudan, l’Egypte et la Libye. (…) Nous vous avons donné de l’argent, nous vous avons donné des armes, nous avons souffert à cause de vous – pour aucun résultat. Aujourd’hui, tous sont des amis des États-Unis et ont reconnu l’existence d’Israël.
Aujourd’hui, nous sommes insultés. Sadate nous gifle en plein visage – nous qui lui avons offert des centaines d’avions Mirage, des fusils, des munitions, des balles, des bulldozers, et l’équipement nécessaire pour traverser le canal de Suez pendant la guerre d’Octobre, 1973. Le pauvre peuple égyptien n’a même pas entendu parler de cela. Je n’aime pas les signes de reconnaissance, c’était mon devoir devant l’histoire.  C’est aussi notre tribut du sang pour les Libanais, les Palestiniens … Nous leur avons donné notre argent. Nous avons formé leurs troupes. C’est pourquoi nous avons été étiquetés comme «terroristes» alors qu’ils se réconciliaient avec les Américains et les Israéliens. En raison de toutes les raisons mentionnées ci-dessus, mon pays est sur la liste des groupes terroristes (14) »…
Dans le discours tenu lors de la Rencontre des comités populaires le 6 octobre 2003 (un fragment a été cité ci-dessus), Kadhafi a exprimé sa fatigue de la violence, présentant ses arguments pour l’abandon de la Ligue arabe.
En mars 2002, la Libye a quitté la Ligue arabe. Le 30 août 2003, Kadhafi a présenté sa propre idée de l’Arabie unie, qui aurait remplacé la Ligue arabe. Citons le leader libyen:
« Le nouveau projet devrait inclure une seule Constitution, un Conseil présidentiel, des ministères, la Banque centrale, le Fonds monétaire, un marché commun (…), dans la dimension des affaires internes, la nouvelle structure politique devrait prendre une forme de fédération ou de confédération. Les animosités entre la Syrie et le Liban deviendront obsolètes du fait des accords légalisant la présence des troupes syriennes au Liban. Le motif de l’animosité libano-syrienne n’existera plus. La demi-existante Union du Maghreb arabe revivra grâce à cette idée. (…) Les médias n’en ont jamais  parlé. La raison pour laquelle c’est arrivé, c’était, bien sûr, une interdiction des autorités. Dans le même temps, ils ont couvert les événements manquant de clarté de Lockerbie ou la catastrophe du DC-10, avion de ligne français d’UTA » (15).
Dans la partie suivante du discours cité ci-dessus, le colonel Kadhafi a décrit les détails du projet, qui contrastait avec un fiasco des projets pan-arabes:
 « En fait, les Arabes sont incapables de faire se réaliser leur propre idée de l’unification. Ils ont perdu leur dignité, leur honneur. Ils sont finis. Leur système est fini. Nous, les Libyens, ne devrions pas perdre notre temps à travailler avec eux. A partir de maintenant, nous appartenons à l’Union africaine, à l’Afrique. En fait, la Ligue arabe ne vaut rien. Ses fonctionnaires n’ont pas été payés pour les quatre derniers mois, les Etats membres ne paient pas leurs droits. (…) Les Arabes attendent leur propre massacre, pour leur malheur à accomplir. Tous attendent – un état après l’autre, après Bagdad, Gaza, Jénine » (16).
C’est pourquoi Kadhafi a décidé de se tourner vers l’Afrique. Il affirme que la Libye a souffert des Arabes depuis trop longtemps. Sa vision pour unifier et libérer le monde arabe tourna vers rien. La situation peut être comparée au projet de l’unification et de la libération de l’Amérique latine par Simon Bolivar (cette comparaison a été utilisée par Luc Michel) (17).
« Le nationalisme arabe a disparu pour l’éternité. Si les Arabes, qui créent la Ligue avec les Américains et les Israéliens aujourd’hui, pouvaient miraculeusement s’unifier à l’avenir, ils ne seraient jamais en mesure d’atteindre le pouvoir et l’indépendance, parce qu’ils ont perdu leur esprit pour l’éternité « (18).
« Les Américains ont créé la fédération de cinquante États. Ils n’étaient pas une nation, mais ils en sont devenus une. Ce fut la même situation en Turquie, Iran, Italie (…) Nous avons dit aux Arabes <<Unissons-nous >> depuis si longtemps, sans résultat (19) ».
A partir de ce moment, le leader de la révolution libyenne percevra l’Afrique comme seul potentiel et espoir comme « source de la nouvelle puissance pour la Libye»: «Égyptiens, Soudanais, Libyens, Tunisiens, Algériens, Marocains, Mauretaniens, vous êtes tous Africains. Vous ne devriez plus parler du nationalisme arabe et de l’unité arabe. Vous êtes une partie du continent africain. A partir de maintenant, vous devriez parler et penser, en ayant l’Union africaine à l’esprit. (20) « 
L’Union pan-africaine, que les Etats arabes doivent soutenir et développer par tous les moyens possibles, est, selon Kadhafi, une question de survie. L’Union européenne préfère coopérer avec les grandes entités politiques régionales (21).
En premier lieu, Kadhafi est un partisan d’une vision globale de l’intégration fondée sur de « grands espaces » politiquement organisés et des blocs géopolitiques.
Le projet de Kadhafi est basé sur deux niveaux. Le premier niveau est la coopération euro-arabe, la seconde est la convergence euro-africaine. Le but ultime de ces concepts est une intégration des pays et des nations méditerranéens sur la base de l’égalité.
Citons encore une fois Kadhafi: « l’Europe est prête à coopérer avec les entités régionales. Par exemple, l’UE voudrait que l’Afrique du Nord limite le rôle de certains des dirigeants des pays dont la région est constituée, qui créent  l’UAM (Union arabe du Maghreb). Les animosités entre le Maroc et l’Algérie paralysent cette communauté. Personnellement, je suis en désaccord. C’est la raison, pourquoi j’ai décidé de relever ce défi et de créer le projet COMESSA (Communauté des Etats du Sahel et du Sahara) (22). Il s’agit d’une entité beaucoup plus grande. Sa forme sera également avantageuse pour l’Europe »(23).
Le PCN perçoit Kadhafi comme un fervent partisan de l’unité européenne (qui trouve l’Euro une alternative au dollar et une clé monétaire pour un monde multi-polaire). « Nous voulons la paix sur la mer Méditerranée (…) Nous voulons garder la communauté d’intérêts arabes et européens, le développement et la coopération mutuelle », ajoute Kadhafi (24). La nécessité de l’effort vers l’unité avec l’Union européenne est mise en évidence par Sanoussi Jackem, l’ancien ministre nigérian de la coopération avec l’Afrique: « nous voulons regarder vers la mer Méditerranée et l’Europe. Depuis longtemps, nous avons supprimé la politique de fermeture de notre frontière nord, par laquelle passe 90% de notre approvisionnement de nourriture et de textiles « (25). Le quotidien économiste français « Les Echos » décrit ce problème dans les termes suivants:
« Les pays d’Afrique du Nord ont la population la plus jeune dans le monde: 40% de la population est plus jeune que 14 ans. Ayant à l’esprit que, dans quelques années, un très grave problème de vieillissement de la population apparaîtra (stagnation dans le domaine de la consommation, ralentissement de la population active et des fonds de pension), les pays de la côte sud de la Méditerranée doit nous fournir une main-d’œuvre. Sinon, les troubles sociaux apparaitront. L’avenir de l’Europe dans le domaine des échanges commerciaux dépend des pays de la rive sud de la Méditerranée dans une très large mesure. Plus de 60% des produits d’exportation du Maroc, d’Algérie et de Tunisie est produit pour les marchés de l’Union européenne. La plupart des marchandises expédiées vers l’autre rive de la Méditerranée sont des produits textiles et agricoles. La hausse des exportations d’Afrique du Nord vers l’Europe favoriserait de façon substantielle le développement de ces pays. Ce fait, ainsi que les tendances démographiques opposées sur les deux rives de la Méditerranée, devrait encourager les efforts unis destinés à la recherche des solutions à ces problèmes « (26). Selon le PCN, Kadhafi est le seul dirigeant arabe et africain, qui le comprend, par opposition aux politiciens «bornés» du Maroc ou de Tunisie (27).
3) PCN – LIBYE: GEOPOLITIQUE ET IDÉOLOGIE
Politiquement et idéologiquement, les liens entre le PCN et la Libye ont une double nature.
Le PCN soutint directement la Libye pour la première fois en 1986, lorsque des campagnes d’affichage ont été organisées dans toute la région francophone: à Bruxelles, Charleroi, Lille, Paris et Marseille. Cette campagne a eu lieu après la frappe aérienne américaine à Tripoli et Benghazi en 1986.
Citons Luc Michel:
«Quand en 1986 les États-Unis ont attaqué la Libye, Margaret Thatcher se précipita pour les aider à cause de la solidarité britannique et américaine. Les Arabes ont regardé le bombardement de la Libye comme des spectateurs au cinéma, c’est pourquoi la Libye a combattu sous la direction de Kaddafi depuis 1969 pour l’Union des pays arabes et c’est pourquoi depuis ce temps la Libye a été admise comme un des ennemis les plus importants des sionistes, des Américains et de l’Occident »(28).
Septembre 2004 fut une date très importante sur la formalisation du soutien existant et actif du PCN pour la Libye, lorsque le parti a signé un accord sur la coopération avec le Mouvement des Comites Révolutionnaires libyens. Elle a eu lieu à Tripoli à la troisième Convention du MCR. En signant l’accord, Luc Michel s’est engagé à entreprendre une mission d’unifier le mouvement dans toute l’Europe dans le cadre du MEDD, le Mouvement Européen pour la Démocratie Directe (29).
Il a été dit que l’attitude du PCN à l’égard de la Libye peut être décrite comme une relation entre l’idéologie et la géopolitique. Cette situation peut être très bien illustrée par la déclaration de Luc MICHEL à la Convention déjà mentionnée: «Le rôle du mouvement révolutionnaire européen, notre rôle est de garantir la continuité de la démocratie directe dans le processus d’unification de l’Europe proposée comme alternative à la pseudo démocratie représentative de <l’Occident>. La corruption et l’inefficacité qui peuvent être vues dans la vie quotidienne sont les caractéristiques de la véritable nature oligarchique et ploutocratique du système occidental. Face à la tentation d’une Europe fermée, égoïste et immaculée, formée par les partisans du libéralisme, il est de notre devoir de défendre l’idée d’une «’Europe fraternelle »; pour communiquer avec les peuples des quatre continents, la solidarité de l’Afrique, de l’Eurasie et du Moyen-Orient: <la nouvelle grande nation >!
Dans ce contexte, la défense de la Libye, la nation d’expérience de premier plan (nation-pilote, annotation de l’auteur, KS), la nation accomplissant l’idée de démocratie directe, étant un pont entre l’Europe et l’Afrique, intégrant les nations de la Méditerranée au nom de la paix et de la solidarité, formant la nouvelle Mare Nostrum (Notre mer, KS), est une priorité pour notre parti, pour des raisons évidentes (30). Le développement de ces arguments peut être trouvé dans la déclaration de Luc MICHEL à la cinquième édition de l’Université d’été pour les mouvements alternatifs, écologiques et pacifistes se déroulant en Wallonie du 27 au 31 Juillet 2005, dans laquelle il a exprimé les objectifs du nouveau mouvement paneuropéen ( MEDD):
«La Grande Europe de Reykjavik à Vladivostok est un projet beaucoup plus important que l’Union européenne, et incluant également les pays de l’Union soviétique et la Yougoslavie qui n’existent plus. Le MEDD (Mouvement Européen pour la Démocratie Directe) ne tient pas compte des frontières en Europe, en principe, de même, dans la vision de l’Afrique représentée par Kadhafi: il a souvent souligné que « il n’y a pas de frontières pour lui» (31).
-La Démocratie Directe libyenne est la seule alternative réelle et honnête aux démocraties allant ostensiblement à la faillite du système parlementaire bourgeois en Europe;
– La Libye doit être défendue et promue en tant que pays d’expérience de premier plan de la démocratie directe et des réalisations de la Jamahiriya;
– La démocratie directe est inséparablement liée avec le socialisme et la justice sociale;
– La lutte pour l’unité et l’indépendance de l’Europe est partie intégrante de la lutte des nations sur les quatre continents;
– L’Afrique Unie et l’Europe devraient être très intéressées dans la région de la Méditerranée – comme un pont entre l’Europe et l’Afrique, avec le rôle de premier plan de la Libye;
– Kadhafi voit la Méditerranée comme une mer de paix, d’unité et de justice entre les nations des deux côtés de celle-ci
– La paix doit être une priorité dans le nouveau siècle. Une fin doit être mise à l’impérialisme, en particulier à l’OTAN, qui agit sur trois continents »(32).
Dans un autre endroit, le leader du PCN reproche aux élites européennes leur amnésie historique: «Les Européens ont oublié leurs racines, ils ont oublié la démocratie directe. Pour s’en rappeler, ils devraient suivre l’exemple de la Jamahiriya libyenne. La démocratie directe (un organisme formé sur la base de l’assemblée libre des hommes libres était présente chez les peuples de l’Europe pré-chrétienne: les Celtes, les Germains et les Slaves (33), et a été remplacée par le système féodal dans la période du Moyen Age (34).
Selon le chef du PCN, le rétablissement de l’idée de démocratie directe est apparu avec la Commune de Paris en 1871, avec les premiers soviets après la Révolution d’Octobre, la démocratie directe a été présente dans la Yougoslavie titiste aussi. Les mêmes principes doctrinaux partout: le gouvernement du peuple organisé autant que possible par le peuple lui-même, et le peuple est traité en tant que sujet politique. Il est intéressant de noter que lors de la visite du président Chirac à Tripoli en 2004, les murs de la capitale libyenne, ont été couverts par des affiches rendant hommage à la Révolution française (35).
Michel affirme que les inspirations pour la démocratie directe étaient présentes en Suisse. Toutefois, ce pays alpin a perdu le statut d’un modèle de démocratie directe, dit Michel, et cela se reflète dans le fait que la Suisse, qui n’est pas membre de l’OTAN, a participé à l’invasion et l’occupation de l’Afghanistan (36). . Ainsi, la seule véritable source d’inspiration pour la démocratie directe de nos jours pour le PCN est la Jamahiriya libyenne (37).
Le PCN va utiliser l’expérience du réseau du MEDD, faisant partie du MCR «Mouvement européen pour la démocratie directe», qui agit activement dans tout l’espace Francophone en Belgique, France, Suisse et aussi en Moldavie, en Bulgarie, en coopérant avec énergie avec les comités européens du Belarus, de Serbie ou d’Ukraine. Il ya un bureau à Kichinev (capitale de la Moldavie), où le MEDD-MCR a un secrétariat francophone et russe (38). Le PCN forme ses structures grâce à des contacts Internet, il est présent sur Facebook et Twitter qui est bon pour la coordination et la circulation de l’information pour l’intégration des ressources humaines de l’organisation. De cette façon, entre autres, les «Universités d’adeptes du Livre Vert» ont été promues. Rappelons-nous, que le PCN a organisé des universités pour « les mouvements pacifistes, écologiques et alternatifs» en Hongrie, en Allemagne et en France et deux en Belgique depuis 2000, de nombreux comités ont organisé des manifestations similaires dans leur région. Pour promouvoir leurs idées dans le contexte de l’importance de la Libye, le PCN mène diverses activités, par exemple, il sollicite pour lui ouvrir l’Institut du Monde Arabe à Paris ou des plans pour créer des départements de recherche sur «le Livre Vert » dans les universités européennes ( 39).
Suite et notes dans la Partie 2
Photos :
Luc Michel au dernier Congrès du MEDD-MCR  en Libye en lavier 2011 ;
Luc Michel avec le Dr Bouddabous, théoricien du Socalisme jamahiriyen ;
Luc Michel au parlement libyen (Congrès Général Populaire) en octobre 2009 ;
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